Les Ukrainiens et les Russes de Normandie retiennent leur souffle. Ils redoutent que la tension n'aboutisse à une guerre. Ils échangent avec leurs familles qui s'organisent pour fuir en cas de bombardements.
Alla Aleinikova vit depuis une trentaine d'années en France. Elle est restauratrice à Rouen. Née en Russie, elle a aussi passé plusieurs années en Ukraine. L'ancienne République de l'URSS est devenue un pays indépendant en 1991.
Elle n'aurait pas imaginé que la Russie et l'Ukraine puissent être si près d'une guerre. "Il y a déjà eu 15 000 morts" depuis le début de la crise aux frontières en 2014, rappelle t-elle. Il faut aussi compter près de 900.000 réfugiés.
La soeur d'Alla vit en Ukraine à Odessa, port stratégique de la mer Noire. Elle lui décrit jour après jour la peur qui grandit. Certains conjurent le stress et les salles de cinéma sont très fréquentées.
"Ils ont toujours un espoir mais ils se préparent, s'il n'y a plus d'électricité, comment agir pour les enfants, où trouver des abris en ville s'il y a un bombardement. Les autorités recommandent d'avoir une valise prête avec tous les papiers importants"
Alla Aleinikova
Alla, explique qu'à Odessa, "il y a beaucoup d'industries qui transforment le pétrole. S' il y a des bombardements, c'est une catastrophe écologique et je ne vous parle pas des centrales nucléaires en Ukraine."
Des habitants ont quitté la ville pour la campagne ukrainienne ou sont partis à l'étranger. La population s'est armée.
La restauratrice le dit "Avant on était bien entre les deux pays. C''était des peuples frères " .
Les slaves ont leur berceau commun la "Rous de Kiev" en Ukraine.
A l'heure où les présidents français et russe semblaient s'accorder sur "un cessez-le-feu" et une "intensification des efforts diplomatiques", Alla estimait qu'il faudrait "donner une sortie plus ou moins honorable" à Vladimir Poutine pour éviter une guerre.