A Rouen, la galère des nageurs continue avec la fermeture d’une partie de la piscine Guy Boissière

Les bassins intérieurs de l’Ile Lacroix seront fermés jusqu’à la fin décembre en raison d’une fuite d’eau. Et les difficultés ne font que commencer en cette saison 2022-2023.

20 litres d’eau perdus par heure… En trois semaines, la fuite constatée par les services de la municipalité de Rouen a pris de l’ampleur.

« Le 26 août, la perte était multipliée par 10 », explique Sarah Vauzelle, adjointe au maire de Rouen, en charge des sports de la jeunesse et de la vie étudiante. « Face à ce problème structurel dont nous ne connaissons pas l’évolution et qui entraîne du gaspillage d’eau, nous sommes contraints de fermer les deux bassins intérieurs de la piscine Guy-Boissière. »

Quatre mois de travaux

D’après les premières constatations, 4 mois de travaux sont nécessaires pour réparer la fuite. Seul le bassin extérieur restera donc ouvert jusqu'à fin décembre.

Fermeture du bassin extérieur fin 2023

Quelques mois d’accalmie et c’est ensuite la piscine extérieure qui fermera à son tour pour une longue période de réaménagement. Le carrelage du bassin part en morceau. Il sera donc remplacé par une cuve en inox. Des travaux qui débuteront fin 2023, plus tard que prévu.

« Nous nous sommes mis d’accord avec la piscine de Mont-Saint-Aignan qui ferme son bassin extérieur fin janvier pour une durée de huit mois. Nous pourrons ainsi absorber une partie du public et des clubs sportifs à partir du début de l’année prochaine », confirme Sarah Vauzelle.

 

Pourquoi ne pas réaliser tous les travaux en même temps cet automne ?

 L’adjointe au maire explique que la remise à neuf du bassin extérieur est plus complexe que prévue. « Des études récentes montrent qu’on ne peut pas installer la cuve par-dessus l’ancien bassin comme cela se pratique habituellement. Les piliers qui soutiennent la structure ne le supporteraient pas car l’actuel bassin repose déjà sur un plus ancien », précise-t-elle.

Une étude structurelle doit être menée. D’après l’élue, la planification des travaux et l’acheminement des matières premières n’étaient donc pas réalisables d’ici la fin de l’année 2022.

Des équipements nautiques vieillissants

Fuite, carrelage qui part en morceaux…la ville de Rouen paie aujourd’hui les frais d’un parc vieillissant. La piscine Guy Boissière a été ouverte en 1970. 

Nous répondons à des urgences structurelles. En raison d’emprunts toxiques, la municipalité de Rouen a connu des difficultés financières dans les années 2000 qui l’ont empêchée d’entretenir certains équipements sportifs comme il aurait fallu.

Sarah Vauzelle, adjointe au maire de Rouen en charge des sports

France 3 Normandie

Pour Guillaume Larose, secrétaire général adjoint à la CGT des Territoriaux de la mairie de Rouen : « ces travaux sont un pansement sur une jambe de bois. Il  y a besoin d’une profonde réhabilitation sur des équipements qui sont vétustes et qui ne sont plus appropriés pour le public et les gens qui y travaillent. »

Quelles conséquences pour les usagers ?

La municipalité n’a pas fini de s’arracher les cheveux pour trouver comment accueillir les usagers, les clubs sportifs et les scolaires. « Il va falloir que nous réadaptions les plannings comme nous allons pouvoir », confie l’adjointe.

Fermeture certains jours, horaires réduits … trop tôt encore pour dire quel scénario sera choisi. D’autant que les maîtres-nageurs sauveteurs manquent à l’appel.

Recherche MNS désespérément

Faute de personnel, depuis juillet, deux piscines municipales sur trois sont fermées au public : Diderot rive gauche et Marie Marvingt – autrefois piscine Boulingrin – rive droite. Leur réouverture a été retardée au lundi 5 septembre. « Sans en informer le public », regrette l’élu CGT. « Résultat, hier jour de rentrée, les usagers se sont cassés le nez sur les portes toujours fermées »

Depuis le début de l’été, seule la piscine Guy Boissière restait ouverte. Une situation qui passe mal auprès des usagers notamment lors des périodes de forte chaleur.

« Ceux qui vont à la piscine Diderot ou Marvingt n’ont pas forcément la possibilité de venir jusqu’à l’Ile Lacroix », soutient Guillaume Larose, « Cet été, les personnels municipaux ont été victimes d’incivilité et d’insultes. Face à l’affluence, il y a eu également des bagarres. Sans compter que le nombre d’agents d’entretien n’étaient pas suffisants au vu du nombre de visiteurs ». 

« Nous ne pouvons pas inventer des candidats », répond Sarah Vauzelle. « Le métier de maître-nageur sauveteur est contraignant. Les piscines ouvrent tôt, ferment tard. Cela nécessite de travailler les week-ends et les vacances scolaires. Sans compter la dégradation des conditions de travail avec les agressions verbales et parfois physiques. »

 

Un problème national

 « Dans les années 1970, la France avait lancé un vaste plan de construction de piscines municipales et de formation de MNS pour favoriser l’apprentissage de la nage », explique Sarah Vauzelle. « Leur départ à la retraite n’a pas été suffisamment anticipé. »

D’après la Fédération professionnelle des maîtres-nageurs sauveteurs, 5 000 postes manquaient au début de l’été.

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