Armada 2023 : La Belle poule et l'Étoile, les sœurs goélettes

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L'Etoile et La Belle Poule dans le port de Fécamp en 2012
Armada 2023 : La Belle poule et l'Étoile, les sœurs goélettes ©INA

Les sœurs jumelles, goélettes paimpolaises, la Belle Poule et l'Étoile, sont de retour à Rouen. Basées à Brest, ces deux sister-ships sont des navires-écoles pour la Marine nationale.

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L'Étoile et La Belle Poule sont deux goélettes bientôt centenaires qui ont été construites à Fécamp en 1932 par les Chantiers Navals de Normandie. Ces deux "goélettes à hunier" sont des deux-mâts à voiles très rapides, capables de filer à plus de 11 nœuds, de plus de 30 mètres de long, commandés à l'époque par la Marine nationale pour former et entraîner les officiers.

Les belles Islandaises

La "Belle Poule" est, avec son sister-ship "l’Étoile", une réplique des goélettes morutières de Paimpol, qui allaient pêchaient en Islande, c'est pourquoi on les appelle parfois "goélettes islandaises".
La Belle Poule - 21 mètres de coque en bois de chêne doublée de cuivre et arborant de confortables boiseries dans son carré des officiers - a été construit, tout comme l'Étoile, par les Chantiers de Normandie de Fécamp. Selon la légende, La Belle Poule tire son patronyme du bateau corsaire la Belle Paule, célèbre sous François Ier. Ce navire racé à la mature en pin d'Oregon est l'héritier d'une tradition de frégates de la Marine Royale puis Nationale. "Honneur", "Patrie", "Valeur" et "Discipline" en lettres de bronze encerclent le château de la capitainerie. Elle est l'héritière de toute une lignée de "Belles Poules". Parmi celles-ci, la 3ᵉ du nom rentrera dans l'histoire pour avoir ramené les cendres de l'Empereur Napoléon de l'Ile de Sainte-Hélène en 1840. 

Des jumelles dans la résistance

Parties de leur port d'attache de Brest, elles ont servi en Angleterre de navire d'instruction durant la Seconde Guerre mondiale dans les Forces Navales Françaises Libres (FNFL), ce qui leur vaut l'honneur d'arborer le pavillon de beaupré frappé de la croix de Lorraine. Ce sont les derniers navires de la France libre encore en activité.

C'est d'ailleurs en 2019, alors que l'Armada de Rouen fêtait ses 30 ans, parallèlement au 75e anniversaire du débarquement, qu'à bord de la Belle Poule, le vice-amiral d’escadre de la Marine nationale Jean-Philippe Rolland nous avait accordé un moment privilégié.


Les deux sister ships sont des fidèles de l'Armada. En 1999, pour l'Armada du siècle, un timbre avait même été émis à l'effigie de la Belle Poule. Mais la belle ne fait pas que parader lors des rassemblements de vieux gréements, puisqu'en 2018, elle est arrivée 2e lors de la Tall Ship Regatta qui ralliait Dublin à Liverpool. Fécamp est depuis 1978 la ville marraine de l'Etoile, 
et leur venue y est à chaque fois un événement suivi par tous les passionnés de voile, mais aussi les amateurs de vieux gréements et d'histoire locale.

L'Étoile, 15e bâtiment à porter ce nom, sillonne, quant à elle, l'Atlantique, la Manche et la Méditerrannée. 


L'école de la mer

Après la guerre, La Belle Poule et l'Étoile sont devenues des navires d'instruction, de découverte, pour les jeunes marins. Ces voiliers-écoles participent à l’instruction maritime pour les élèves des différentes écoles de la Marine nationale. La pratique de la voile permet de développer le sens marin, et plus particulièrement la mesure du risque et l’habileté manœuvrière. Basées à Brest, les goélettes l'Étoile et la Belle Poule forment et entraînent de futurs officiers et officiers mariniers, élèves-chefs du quart passerelle. Comme le précise le ministère des Armées "la pratique de la voile permet de développer le sens marin, et plus particulièrement la mesure du risque et l'habileté manœuvrière : le bon manœuvrier sait se sortir des situations difficiles et tirer avantages du vent."

Comme nous le confiait le Commandant Linke, en poste sur la Belle Poule en 2011 : "Naviguer sous les voiles vous place en direct avec les éléments, en direct avec les gréements. Ici, tout se fait à la main : cela développe l'esprit de cohésion", soulignait-il, en se réjouissant de la "consécration" qu'avait constitué son affectation qu'il n'échangerait contre rien au monde. "Je garde un souvenir extraordinaire de notre transatlantique l'année dernière", ajoute-t-il, ému. "C'était la seconde pour La Belle Poule depuis la Résistance et "la première pour moi à la voile".

Les goélettes jumelles l'Étoile et la Belle Poule symbolisent à la fois le passé et le futur. Ce sont des représentations vivantes et prestigieuses de l'histoire maritime française en même temps que des centres de formation et de perfectionnement des prochains officiers qui serviront sur les bâtiments les plus modernes de la Marine nationale française. Des jumelles quasi indifférenciables, surtout de loin. Suivant les époques, l'une avait le haut des mâts peint en blanc, l'autre non. Bref, à part lire leur nom sur le tableau arrière au moment de la croiser, difficile d'affirmer avoir vu l'Étoile plutôt que la Belle Poule !

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