Biture, trinquette, prendre son pied… souvent, nous utilisons des expressions ou des mots issus de la voile mais sans en connaître la vraie définition. Nous avons demandé des explications à un marin de l’Armada de Rouen.
"Prendre son pied"
Prendre son pied… tout le monde connaît l’expression mais ne l’utilise pas à bon escient. Elle vient du monde de la voile et il faut remonter à l’époque où l’on utilisait comme unité de mesure : le pied (qui équivaut à 33 cm environ).
Pierrick, un marin de l’Etoile Molène, qui participe à l’Armada, nous explique le contexte. "Les marins allaient chercher leur salaire à bord, les pièces étaient réparties sur un pied de hauteur."
"Prendre une biture"
On vous a posé la question sur les quais de l’Armada et à l’unanimité vous avez répondu "boire beaucoup d’alcool". Mais là aussi l’origine est maritime : le terme "biture" est une manière de ranger un cordage en faisant des "8" pour qu’il se déroule sans s’emmêler.
Pierrick nous précise " 20 pas pour aller au bar et 200 pour revenir" car une personne ivre aura tendance à marcher en zigzag comme la forme d’une biture.
"Branle-bas de combat"
Un "branle" désigne un hamac accroché dans les entreponts des grands voiliers d’autrefois et servaient de lit pour le repos des matelots. Lorsque le bateau allait être attaqué, chaque matelot devait, sans attendre, décrocher son hamac.
Les branles ainsi détendus, plaqués à proximité des embrasures, servaient également de pare-éclats avant le combat.
"La trinquette"
Beaucoup de bars portent ce nom mais la trinquette est "une petite voile de gros temps" située à l’avant du bateau.
Le mot à ne JAMAIS prononcer sur un bateau
Si vous ne voulez pas passer par-dessus bord, ne prononcez jamais le mot "lapin" sur un bateau. Une superstition qui persiste depuis des siècles bannit la prononciation de l’animal aux grandes oreilles.
La légende raconte qu’à l’époque où l’on embarquait des animaux vivants, les lapins à bord des bateaux causaient des dégâts. Les cordages étaient fabriqués en chanvre. Or, les lapins les mangeaient.
Leurs festins auraient causé beaucoup d’accidents à l’époque. C’est donc la bête noire des marins !