Ce mercredi 18 mai se tiendra à Rouen « le plus grand tournoi de Beer Pong de France », selon ses organisateurs. Entre règles du jeu et réglementation d’un tel « jeu à boire », nous répondons à trois questions sur cet événement.
Une balle blanche, des gobelets rouges, une bière blonde, et des organisateurs qui annoncent la couleur : il s’agirait du plus grand tournoi de Beer Pong de France. Il aura lieu au club La Suite, à Rouen (Seine-Maritime), ce mercredi 18 mai. Un événement qui interpelle.
Déjà… c’est quoi le Peer Pong ?
Le Beer Pong est un cocktail : un mélange de bière et de ping-pong. Il nous vient des Etats-Unis. Selon le site internet BeerPongFrance, ce qui était « un simple jeu à boire dans les universités » s’est fortement développé, « pour devenir un sport très sérieux avec tous les ans les World Series of Beer Pong à Las Vegas ».
Le concept est plutôt simple : 2 équipes de 2 joueurs s’opposent, chacune au bout d’une table. Devant chaque équipe, 10 verres disposés en pyramide. « Le but est de lancer des balles de ping-pong dans les verres de l’équipe adverse, détaille BeerPongFrance. Lorsqu’un joueur marque dans un verre, l’équipe adverse doit l’enlever et le boire. Pour gagner, il suffit qu’un joueur marque dans le dernier verre de l’équipe adverse »
Le plus grand tournoi de France de Beer Pong, vraiment ?
« Vraiment » assure Victor Delarue, organisateur du tournoi avec sa société Nightfall. « On organise ce tournoi dans 9 villes, avec 64 équipes par ville ». Rapide calcul : cela fait plus de 1000 participants.
C’est la 4e édition du BPN (Beer Pong Nightfall). Cette année, Rouen est la deuxième étape (il reste encore quelques places). La première s’est tenue à Angers le 3 mai 2022. Dans chaque ville, la compétition s’organise de la même façon : une phase de poule d’abord, puis huitièmes de finale, quarts-de-finale, demi-finale, et finale. Pour les amateurs de football, cela ressemble à la Ligue des Champions.
Au bout des neuf étapes, les champions de chaque ville s’affrontent. Les champions inter-villes gagnent un voyage, « à Rio ou à Ibiza, on ne sait pas encore », explique Victor.
Un « jeu à boire » officiel, c’est possible ?
La question peut se poser : peut-on organiser de manière officielle et publique un jeu consistant à faire boire de l’alcool à son adversaire ? « ça me semble légal » nous répond Louis Le Foyer de Costil, avocat. « C’est un débit de boisson qui, de base, a la licence pour proposer de l’alcool. L’établissement est habilité à vendre de la bière. Les même règles que d’habitude s’appliquent : si un client est en état d’ivresse, le gérant doit arrêter de vendre, donc j’imagine que là le client doit arrêter de jouer ».
Pour l’avocat, il pourrait y avoir ambiguïté si une personne était forcée de boire. Mais « on est pas obligé de consommer » explique Victor Delarue. Si le Beer Pong est bien, à l’origine, un jeu à boire pratiqué en soirée par les étudiants pour s’alcooliser, les tournois officiels n’ont rien à voir, selon l’organisateur.
« Les verres ne sont pas remplis. Il y a 7 cl de bière par gobelet. C’est une bière très légère, autour de 4 degrés. Les joueurs boivent donc au maximum 33 cl par match ». Pour Victor Delarue, les participants sont « en mode compétition sportive ».
« Ils se préservent pour être bons, certains ne boivent pas et mettent le gobelet sur le côté pour rester lucide. Il y a un vrai enjeu ». Au Beer Pong, il y a de la pression, mais on est pas obligé de la boire.