La pluie enregistrée tout au long de cette année 2024 a littéralement pourri les cultures de céréales. L’heure est aux moissons et aux constats amers pour les agriculteurs normands.
Médiocre ! C’est ainsi que qualifie les moissons de cet été 2024 Patrick Aps le PDG de la coopérative agricole Nat up. "La récolte de l’orge est malgré tout bien avancée on peut hélas constater que les rendements ne sont pas au rendez-vous et la qualité non plus. On doit tout cela évidemment à l’année entière : les semis ont eu des conditions très mauvaises compte tenu des pluies excessives. Un printemps également très pluvieux a généré un état des cultures qui n’est pas bon avec un rendement à la clé qui est au mieux moins bien mais le plus souvent médiocre".
L'année dernière déjà, les agriculteurs céréaliers avaient subi une baisse de rendements dans leur récolte : - 25% sur le colza et -8% sur le blé.
"On est stoppé par la pluie !"
Nous avons rencontré Mathieu Poixblanc, exploitant agricole à Saint-Pierre-de-Varengeville qui nous confie être bloqué par la pluie et le manque de maturité de son blé : "il est à peine mûr, il manque 2 ou jours de soleil pour le récolter. Comme on a pris de l'eau cette nuit, on est arrété pour une journée voire plus en fonction de la météo!".
Lui aussi constate la qualité moyenne de l'orge qu'il a récolté début juillet, avec des rendements plus faibles que les années précédentes. Il estime que le prix des céréales va baisser car la qualité n'est pas au rendez-vous.
"On ne sera peut etre pas capable de faire des blés meuniers qui partent pour l'alimentation humaine mais plutôt sur des blés fourragers qui sont destinés à l'alimentation animale".
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La météo maussade de cet été ne fait pas les affaires des agriculteurs. En Normandie, les pluies ont ralenti le début des moissons ce qui pourrait mettre en péril les rendemants. Reportage dans une exploitation agricole à Saint-Pierre-de-Varengeville avec Amandine Pointel, Stéphane l'Hôte et Pauline Cany.
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©France 3 Normandie
Des variétés anciennes pour lutter contre les aléas climatiques
Comme nous les cultures souffrent du manque d’ensoleillement et du trop-plein de pluie. Pour faire face au dérèglement climatique, certaines cultures sont testées. C’est le cas dans l’agglomération de Rouen (Seine-Maritime) où l’association Triticum a planté à l’automne dernier des variétés anciennes et adaptées à différents types de sols.
Réputées très rustiques, elles sont plus résistantes aux aléas climatiques : "elles ont un patrimoine génétique plus riche. Elles vont être plus résilientes et mieux s’adapter à des conditions météorologiques perturbées. L’excès d’eau par exemple favorise la propagation de maladies dans les champs et ces variétés paysannes sont plus résistantes à ces attaques" nous explique Clémence Dupont coordinatrice du projet.
Ces expérimentations fonctionnent sous forme de chantiers participatifs où les moissons se font à la main.