Bolloré Logistics mis en demeure un an après l'incendie de son site près de Rouen

Un an après l'incendie sur son site de Grand-Couronne, près de Rouen, Bolloré Logistics a été mis en demeure par la préfecture de Seine-Maritime de se conformer aux prescriptions pour la protection de l'environnement. Un élément nouveau dans ce dossier qui n'a pas été évoqué lors de la réunion publique du 15 janvier 2024.

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6.000 mètres carrés d’entrepôt, 12.000 batteries au lithium, 70.000 pneus sont partis en fumée le 16 janvier 2023. Une semaine avait été nécessaire pour circonscrire l’incendie. Un an après, le site est comme figé. Des amas de débris, de bardage et de cendres jonchent le sol.

Un nouveau traumatisme pour les habitants de Grand-Couronne, déjà éprouvés par Lubrizol en 2019.

À la date anniversaire de ce spectaculaire incendie du site Bolloré Logistics, une réunion publique avec les représentants de l’État et l’industriel a eu lieu pour faire le point sur le dossier, notamment d’un point de vue environnemental. Cependant, la mise en demeure de l'industriel n'a pas été évoquée lors de ces échanges. L'information a été divulguée par l'association "Union Des Victimes De Lubrizol".

Manque de moyens de lutte contre l'incendie et portes coupe-feu hors service

Nous avons pu consulter l'arrêté du 12 janvier 2024 dans lequel la préfecture de Seine-Maritime met en demeure la société Bolloré Logistics de Grand-Couronne de "se conformer aux prescriptions édictées en matière d'installation classées pour la protection de l'environnement.

"La visite du 16 novembre 2023 a mis au jour de nombreuses non-conformités dans le suivi et l’entretien des équipements destinés à détecter et à éteindre un départ d’incendie sur le site. Pour cette raison, l’inspection des installations classées propose à Monsieur le préfet de la Seine-Maritime de mettre en demeure l’exploitant de réaliser les travaux nécessaires à la mise en conformité des moyens de lutte contre l’incendie et des portes coupe-feu avant le 15 mars 2024".*

*extrait du rapport de la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Normandie) du 16 novembre 2023.

L'origine de l'incendie toujours indéterminée

Un an après, la préfecture de Seine-Maritime a notamment présenté les analyses environnementales faites après l’incendie. Le 5 juillet 2023, un nouveau rapport était publié par les services de l’État : aucun seuil d’alerte n’a été dépassé sur la qualité de l’air, pas d’impact non plus sur les réserves d’eau potable, mais les eaux souterraines ont été polluées.

Lors de cette réunion publique, la question centrale autour de l’origine du sinistre a été abordée sans pour autant trouver de réponse : « la Ville s’est portée partie civile, nous avons déposé un recours, pour connaître la vérité. L’instruction et l’enquête sont toujours en cours. Il y a eu un long travail d’expertise et d’analyses sur le site, donc tout cela prend du temps » explique Julie Lesage, maire de Grand-Couronne.

Le tri manuel des déchets qui s'entassent sur le site industriel prend également beaucoup de temps. La phase de démolition a commencé en juillet 2023 et prendra plusieurs mois. Les eaux souterraines, souillées par les batteries au lithium, sont traitées depuis la mi-novembre.

On a mis en place, à la demande de l’administration, une barrière hydrolique constituée d’une succession de forages dans laquelle on vient pomper. Ca rend captif la nappe à l’intérieur du site et ce qui est pompé est traité et dépollué.

Hervé Gueguen, Directeur adjoint Société de dépollution SEREA.

"Ces analyses font l’objet d'un contrôle de la part des inspecteurs des installations classées pour vérifier qu’on a abouti à la dépollution et si ce n’est pas le cas, de nouvelles mesures seront prises, éventuellement parfois accompagnées de mises en demeure ou de sanctions jusqu’au moment où l’on pourra considérer le terrain comme réhabilité" ajoute Clément Vivès, Directeur du cabinet du préfet de Seine-Maritime.

Des victimes qui se sentent seules

Beaucoup de questions ont été abordées de la part des habitants, toujours inquiets. Quatre plaintes de riverains ont d’ailleurs été déposées : "on a eu aucun mot pour nous les victimes et c’est malheureux" déplore Nathalie Fromentin une de ces plaignants. Un silence également regretté par Simon de Carvalho, Président Association des sinistrés de Lubrizol : "on a l’impression que c’est une réunion pour enterrer l’affaire."

Les riverains promettent en tout cas de suivre attentivement la suite du dossier

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