Pendant trois semaines, le centre culturel Le Rive Gauche célèbre la danse. Du chant, du mime, du rire, des acrobaties… la scène normande propose huit spectacles chorégraphiés jusqu’au 1er février.
Une première. Enfin presque. Le festival « C’est déjà de la danse » existe depuis 2021. Seulement, le Covid avait maintenu son rideau baissé dès sa naissance et remisé la moitié de sa programmation pour son premier anniversaire.
2023, c’est la bonne. Les huit spectacles prévus auront bien lieu. Huit performances où se mêlent le chant, le sport, les arts plastiques…. Avec pour dénominateur commun l’âme et la ferveur de la danse.
Mais qu’est-ce que la danse ?
La danse est l’art de s’exprimer, selon le dictionnaire Larousse, en interprétant des compositions chorégraphiques. La chanteuse normande Adélys a ouvert le bal du festival « C’est déjà de la danse » avec un spectacle chorégraphié par Philippe Priasso, danseur contemporain de la compagnie Beau geste. « Je suis encore en train de chercher, d’expérimenter car c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. » L’autrice compositrice interprète se sert de la danse pour s’exprimer. Un mariage de mots, de notes et de mouvements. « C’est pas de la danse pour la danse, ça va au-delà », ponctue-t-elle.
« C’est un festival qui va nous dire où commence la danse, où elle s’arrête »
Raphaëlle Girard, directrice du Rive Gauche
Le Rive Gauche souhaite combler son public mais aussi le bousculer en lui proposant des spectacles différents… Et pourquoi pas en attirant de nouveaux. « J’aimerais que les gens se disent, allez, on essaye d’aller voir autre chose que ce qu’on a l’habitude de voir », explique Raphaëlle Girard, directrice du centre culturel Le Rive Gauche à Saint-Etienne du Rouvray.
Ainsi, « OVTR » (On va tout rendre) propose une visite de l’Acropole et du British Museum depuis son fauteuil de spectateur… guidée par des statues grecques en chair et en os. Le spectacle est précédé d’une conférence gratuite sur les nudités dans la danse contemporaine, animée par Betty Lefèvre, anthropologue des pratiques corporelles artistiques contemporaines.
Dans « Sentinelles » de Jean-François Sivadier, trois musiciens partagent une amitié nourrie par une passion dévorante pour le piano. Sans instrument sur scène, ils interprètent leur musique en dansant. « C’est un festival qui va nous dire où commence la danse, où elle s’arrête, et avec quel art elle peut se mélanger », s’enthousiasme la directrice du Rive Gauche.
La directrice mise aussi sur quelques valeurs sûres, tel « Un Poyo rojo », spectacle de danse acrobatique, déjà programmé à Rouen en 2016. La pièce argentine mêlant le mime, les arts martiaux et la danse bien sûr, affiche déjà complet.
Un partenariat métropolitain
Le Rive Gauche promène son public et l’invite également hors les murs. Les codes classiques et hip-hop de « Fantasie minor » de Marco da Silva Ferreira seront revisités à la faculté des Sciences sur le site du Madrillet. La compagnie belge Mossoux-Vonté, inspiré par les Pinturas Negras de Goya, propose une toile vivante, animée par d’inquiétantes créatures mi-marionnettes et mi-danseurs-comédiens dans « The Great He-Goat » à l’Espace Marc Sangnier de Mont-Saint-Aignan.
Le Rive gauche est une scène conventionnée d’intérêt national pluridisciplinaire pour laquelle la danse représente un tiers de la programmation. Sortir des sentiers battus, est aussi une de ses vocations. « Nos missions et mes convictions font qu’on déplace les gens, on les invite à prendre un petit risque, à être un peu moins confortables », affirme Raphaëlle Girard.
Exposition et conférences gratuites
Pour sortir de sa zone de confort, le public est guidé par des conférences gratuites, ainsi qu’une exposition, « La danse contemporaine en question », prêtée par le théâtre de l’Etincelle. Conçue par le centre national de la danse, l’exposition répond à douze questions sur la danse contemporaine en douze panneaux. Quel corps, quel mouvement, quelle technique, quels artistes ? À découvrir pendant toute la durée du festival, jusqu’au 1er février.