La première ministre Elisabeth Borne est en visite au CHU de Rouen ce jeudi 31 août. Elle prévoit de faire des annonces pour renforcer l'attrait des postes de nuit, et mieux considérer la pénibilité de ce type d'activités. Les agents hospitaliers, plutôt désabusés, n'attendent pas de miracle.
"On attend qu'ils prennent conscience de la situation, c'est une catastrophe ici" s'agace Evelyne Bourgeois qui n'a rien perdu de sa capacité à s'indigner après 38 ans de bons et loyaux services au CHU de Rouen. Cette ASH, agente de service hospitalier dans un service de gériatrie, est aussi militante depuis son plus jeune âge, et aujourd'hui secrétaire générale de la CGT au CHU de Rouen.
"Il faut ouvrir les yeux et entendre ce qu'on a à dire. Il paraît qu'Elisabeth Borne vient faire des annonces pour le personnel de nuit, on va lui parler de nos conditions de travail et de l'absentéisme, on va lui parler de nos salaires".
"On n'a jamais connu une telle situation ici"
Le syndicat a demandé une entrevue avec la première ministre à l'occasion de sa visite, mais n'a pas encore reçu de réponse. La CGT aimerait pourtant se faire la porte-parole de leurs collègues en souffrance.
C'est un combat de tous les jours pour trouver du personnel. Les conditions de travail sont difficiles, alors il y a beaucoup d'absentéisme, de demandes de disponibilités, et de démissions.
Evelyne Bourgeois, secrétaire générale CGT au CHU de Rouen
"Dans mon service en gériatrie, une infirmière de nuit a demandé une disponibilité qui lui a été refusée, alors elle a démissionné" poursuit Evelyne Bourgeois. "En septembre, on va fonctionner avec des agents de remplacements et de l'intérim".
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Pour pallier ce manque de personnel, la direction de l'hôpital a mis en place des services de 12 heures. "Travailler 12 heures, c'est la solution trouvée par la direction, mais on perd en efficacité" explique la syndicaliste.
Evelyne Bourgeois ignore si son syndicat sera reçu ce soir par Elisabeth Borne, mais le cas échéant, elle ose espérer que la direction du CHU se fera l'écho de leurs difficultés. "On n'a jamais connu une telle situation ici", termine l'agente hospitalière, au bord du découragement.