On le sait les établissements de nuit sont les grands oubliés du calendrier du déconfinement. Malgré cela, ceux qui n’ont pas mis la clé sous la porte s’adaptent et effectuent des travaux pour répondre aux nouvelles règles sanitaires. Exemple au"Moulin Rose" mythique dancing situé à côté de Rouen.
Depuis 1927, année de sa création, le Moulin Rose a su se faire une place et devenir une référence du monde de la fête avec des animations prévues pour toutes les tranches d’âge la nuit comme le jour. Cette adaptation perpétuelle lui a permis de devenir un lieu incontournable pour les fêtards de Seine-Maritime. Avec la crise sanitaire du Covid, l’établissement situé sur les bords de Seine à Belbeuf est fermé depuis plus d’un an mais le ton est donné sur la page d’accueil de leur site : « la fête ne s’arrêtera pas, elle se réinventera ».
Le plus vieux club de France ne mourra pas
Nicolas Lamotte le gérant de l’établissement a décidé de profiter de cette période désertique pour effectuer d’importants travaux. Il va notamment revenir aux origines en réaménageant la partie « plage » sur les bords de Seine. Initialement, les clients pouvaient y faire du pédalo et profiter de la guinguette. Sur ce site champêtre, le gérant a décidé d’offrir à ces clients du dépaysement et un cadre plus convivial moins étendu.
La surface de 1000 m2 pourra accueillir 930 personnes.
« On est plus que les grands oubliés on ne fait même pas partie du plan de réouverture. »
Le gérant dénonce l’hypocrisie qui règne celui-lui dans la gestion de la crise sanitaire. Il reproche au gouvernement d’accorder plus de libertés aux restaurants et aux bars :
On pense que cela va être comme à l’été 2020 où toutes les discothèques étaient fermées mais leurs activités étaient autorisées dans les bars et les restaurants. C’est une injustice totale. Nicolas Lamotte, gérant du Moulin Rose
"On nous interdit de pratiquer notre activité sous prétexte que nous sommes en catégorie P* alors que les bars et les restaurants font la même chose que nous. On en a marre, c’est l’ascenseur émotionnel. On a envie de savoir quoi faire de notre avenir. Et puis la jeunesse a besoin de vivre, de sortir et cette jeunesse là nous on l’encadre et aujourd’hui elle n’est pas forcément encadrée."
* En France, les établissements reçevant du public, les ERP, sont classés en différentes catégories. Il y a la N, celle qui inclut les restaurants, cafés, brasseries, les bars et donc, les bars de nuit. Puis il y a la P, celle qui inclut les salles de danse et les salles de jeux et donc, les boîtes de nuit.
A l’issue de la réunion qui s'est tenue le 5 mai 2021, le ministre des PME Alain Grizet espère communiquer mi-juin sur une potentielle réouverture des boites de nuit pour cet été.
Malgré le soutien économique, j'entends la frustration ressentie par les patrons des discothèques.
— Alain Griset (@alaingriset) May 5, 2021
✅ Je suis aux côtés de leurs représentants pour définir des perspectives, pour voir avec eux s'ils ont besoin d'un soutien spécifique et pour dresser un cap. pic.twitter.com/xFXPv2s2kb
Le cri de colère des patrons de discothèques
A l'issue de cette réunion, l'AFEDD (assocation française des exploitants de discothèques) qui regroupe majoritairement des entreprises avec des capacités d’accueil importantes, un fonctionnement et des aménagements dancefloor et pour les spectacles souvent permanents.
Les exploitants de discothèques ont été écartés très injustement des assureurs, des procès épuisants sont en cours, et notamment suivis par notre organisation. Yvan Poupardin, président de l'AFEDD
"Contrairement à tout ce qui a été dit, un aléa, un cas de force majeure comme une fermeture administrative, est assurable d’office sauf exclusion dans les contrats (article L113-1 du Code des assurances : danger ponctuel, urgence). Mais ces procès coûtent aux exploitants une fortune. Ils ont été écartés 4 fois des réouvertures de leurs entreprises, autant de désillusions et de préparation anéanties. Plus de 14 mois de fermeture ont donc épuisé leurs ressources financières, et les revenus d’une majorité. 10 % de liquidations d’entreprises sont constatés sur un an (1 600 discothèques : environ 30 000 salariés en chômage partiel ou définitif)."
Le Moulin Rose emploie 25 salariés.