Mis au point dans la région Centre-Val de Loire, un dispositif est installé à l'entrée d'un magasin de Franqueville-Saint-Pierre (Seine-Maritime)
Depuis le début de la crise sanitaire, aller faire ses courses dans les grandes surfaces nécessite de respecter un certain nombre d'obligations et de contraintes. Si l'habitude est prise de porter un masque et de se nettoyer les mains à l'entrée du magasin, reste la question des poignées de chariot.
Se saisir d'un chariot qui vient d'être utilisé à mains nues pendant plusieurs dizaines de minutes par une autre personne est un risque de transmission de bactéries et de virus.
Lors du premier confinement, certains hypermarchés (comme à Saint-Etienne du Rouvray) avaient organisé un système de tri en mettant à disposition des chariots nettoyés stockés à l'entrée, ceux utilisés étant rangés séparément. Mais en ce printemps 2021, en plein troisième confinement, cette pratique est devenue très rare, voire abandonnée, notamment en raison du coût de manutention et de nettoyage.
Une solution innovante
Pour éviter les inconvénients du nettoyage manuel des chariots, le pôle Lab'Science, regroupant des entreprises spécialisées dans le développement de systèmes de décontamination pour le secteur médical (comme les "salles blanches") a mis au point un système innovant.
Installée dans le volume d'un conteneur, une unité mobile de décontamination permet de traiter la totalité des surfaces des chariots. Le dispositif, est selon ses concepteurs, "le seul sur le marché français à pouvoir assurer une décontamination des chariots à 100 % et à être labellisée STOP COVID".
Le produit utilisé à l'intérieur du caisson est du peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) qui est diffusé et brassé au sein de l’unité, a "une haute efficacité biocide et désinfecte instantanément toutes les substances organiques, mêmes les papiers ou objets laissés dans les chariots."
Une première en France
Un prototype du système mis au point par Lab'Science a été installé en Normandie à l'entrée d'un supermarché de Franqueville-Saint-Pierre près de Rouen.
Un employé est chargé de collecter les chariots utilisés par les clients et de les rentrer par groupes de 60 dans le caisson de décontamination. L'opération dure 30 minutes et les chariots ressortent secs et désinfectés.
Pour le directeur du magasin, cette expérimentation est un succès comme a pu le constater sur place début avril notre journaliste Arthur Deshayes : "Ça fait un peu plus de trois semaines qu'on a cette boîte-là. C'est la société Lab'Science, qui cherchait un partenaire dans le secteur de Rouen, qui nous a contacté. Et cela s'est inscrit tout de suite dans ce qu'on voulait faire pour le consommateur."
L'idée c'est que nos clients viennent faire leurs courses en toute sécurité."
Le prototype est utilisé en condition réelle et intensive ce qui permet, ajoute Cyril Frère, de faire des ajustements : "L'histoire c'est de travailler main dans la main avec ce laboratoire pour voir dans la durée si c'est assez costaud avec les manipulations de chariots dans l'habitacle et donc apporter au fur et à mesure toutes les modifications nécessaires afin que le labo puisse proposer quelque chose d'adapté pour les magasins"
Unique en France, cette unité de décontamination, dont le prototype est actuellement prêté au magasin Super U de Franqueville-Saint-Pierre, est destinée à être louée aux enseignes de la grande distribution. Le coût de la décontamination (pris en charge par le magasin) est estimé à 20 centimes par chariot.
Cette solution innovante évitera aux clients de nettoyer eux-mêmes la poignée de leur chariot avec une lingette ou en faisant couler dessus du gel hydro-alcoolique.