Le Premier Ministre l'a confirmé à l'Assemblée Nationale, dans son plan de déconfinement du 11 mai prochain. Les commerces vont pouvoir reprendre leur activité, mais sous conditions. Des restrictions adaptées en fonction des enseignes et qui ne remportent pas forcément une adhésion collective.
Ils doivent donc en principe se préparer pour une réouverture le 11 mai prochain. Mais les commerces, fermés depuis le début du confinement sont-ils satisfaits de cette annonce du Premier Ministre ?
En réalité, tous ne seront pas forcément logés à la même enseigne et dans la région, il y aura déjà une première distinction entre les commerces indépendants, installés dans les centres villes et ceux, souvent franchisés, qui appartiennent aussi à une zone d'activité ou un centre commercial fermé.
Tous les commerces ne seront pas logés à la même enseigne
Et là encore, Edouard Philippe a opéré une distinction. Seuls devraient pouvoir ouvrir les centres dont la superficie n'excède pas 40 000 m2.Ainsi sur Rouen, les Docks 76, qui affichent 35 500 m2 de surfaces commerciales, se préparent déjà.
Selon la directrice des lieux, Audrey Anne,
Tout est déjà quasimment prêt. Nous avons reçu les signalétiques et les marquages pour délimiter les espaces au sol et les files d'attente devant chaque boutique.
Et notre système de comptage du nombre de personnes présentes dans le centre est aussi opérationnel.
Il ne nous reste plus qu'à terminer le nettoyage et la désinfection complète des lieux, ainsi que la vérification du circuit de climatisation.
A ce stade, aucun frais supplémentaire ne devrait être non plus facturé aux 80 boutiques locataires d'un emplacement.
Des commerçants indépendants plus inquiets sur les masques
De leur coté, les commerces indépendants du centre ville aussi sont en pleine reflexion, mais s'ils sont pressés de réouvrir leurs portes, le détail des mesures annoncées les inquiètent un peu plus.
Selon Fabrice Antoncic, président des Vitrines de Rouen mais également propriétaire de 12 boutiques-boulangeries Paul en Normandie, les masques, portés ou non, risquent de poser des soucis :
Pourquoi ne pas avoir rendu obligatoire le port du masque dans tous les commerces, comme dans les transports ? Cela aurait permis de clarifier les choses et d'éviter d'éventuelles tensions entre les clients eux mêmes et entre le client et le personnel, même si tous mes employés en portent déjà un !
Des tensions néfastes pour des commerces rouennais déjà bien affaiblis par la crise des gilets jaunes et les répecussions de l'incendie de Lubrizol, l'an dernier.
Un avenir bien incertain
Pour l'instant, aucun chiffre précis n'existe sur les répercussions économiques exactes de cette crise sanitaire, mais le président de cette association qui regoupe près de 500 commercants est inquiet pour les tréoreries :
Les mesures de chômage partiel financées par le gouvernement doivent se poursuivre jusqu'au 1er juin. C'est demain ! Et après, qui va nous aider à payer tous les frais supplémentaires induits par les mesures de précautions, les masques, les visières, etc.. ?
Nous avons des contacts réguliers avec les chambres de commerces, des Métiers, la Métropole et la Mairie. Il va falloir nous aider et mutualiser notamment les commandes pour faire baisser les coûts ! "
Fabrice Antoncic, président des Vitrines de Rouen
Mêmes inquiétudes du côté des commerçants artisans, mais avec plus de nuances, notamment du côté des coiffeurs ou des instituts de beauté, où l'on s'attend à un véritable rush d'une clientèle impatiente de revenir.
Des informations encore trop incomplètes
Epilation, manucure, soins du visage...Il a été en effet difficile pour de nombreuses personnes de se priver d'accès à certains services.
Il va désormais être possible de retourner se faire chouchouter à partir du 11 mai.
Et ce mardi après-midi, les professionnels qui s'organisent déjà pour les retrouver, ont été quelque peu rassurés sur leur retour en activité, comme Elodie Lecot, gérante de Maison Bienfaits, institut de beauté et boutique de produits naturels, à Rouen, qui se réjouit déjà, à quelques nuances près :
Je suis super contente, un peu stressée quand même parce qu’il nous manque encore quelques informations pour être rassurée.
En attendant de recevoir le livret qui sera distribué filière par filière à tous les commerçants, la jeune femme prévoit donc de mettre un gel hydroalcoolique à l’entrée de sa boutique.
On va aussi recevoir des masques et des visières en plus pour faire les manucures.
Si les commerces peuvent finalement réouvrir à condition que les clients et commerçants soient masqués, Elodie prévoit aussi des masques pour ses clientes.
Je vais en prendre un très gros stock au cas où une cliente viendrait à son rendez-vous en l’oubliant.
Chez Maison Bienfaits, le masque ne semble en effet pas vraiment un problème, puisque Elodie et son équipe ont déjà l’habitude d’en porter en temps normal pour réaliser leurs soins dans des conditions d’hygiènes irréprochables.
Entre les bonnes habitudes à retrouver et de nouvelles à instaurer pour renouer avec une activité quasi normale, les commerçants rouennais en tous cas, s'attendent à des journées bien chargées d'ici le 11 mai prochain !