Ce jeudi 1er juillet, le département doit élire une nouvelle personnalité à la tête de son assemblée fraichement renouvelée. Avec 17 cantons à droite comme à gauche, le seul binôme à pouvoir faire pencher la balance est celui de Bolbec, emmené par Dominique Métot, qui revendique sa neutralité.
Comme prévu par les textes, l'élection du président du Conseil départemental de la Seine-Maritime, doit se dérouler ce jeudi 1er juillet dès 14 heures. Et il faudra sans doute plus d'un tour de scrutin pour en connaitre le résultat.
Deux tiers des membres doivent être présents pour procéder à l’élection du président.
En principe, le président est élu à la majorité absolue des membres du conseil départemental pour une durée de six ans (dernier alinéa de l’article L. 3122-1 précité). Mais si cette élection n’est pas acquise après les deux premiers tours du scrutin, il est procédé à un troisième tour et l’élection a lieu cette fois à la majorité relative des membres du conseil départemental. En cas d’égalité des voix, l’élection est acquise au bénéfice de l’âge.
Le département va-t-il basculer à gauche ?
En fait, pour ces éléctions départementales 2021, la situation cette fois est inédite et particulièrement complexe à l'issue du deuxième tour qui s'est tenu ce dimanche 27 juin 2021.
Sur les 35 cantons qui étaient à renouveler, 17 ont finalement été remportés par la droite, et 17 par la gauche. Alors de quel côté peut basculer ce département, très partagé ? La question est dans tous les esprits depuis cette soirée électorale, pleine de suspens.
En réalité, un des binômes élu pourrait bien détenir a lui seul la réponse. Il s'agit de celui qui a remporté le 35 ème canton : celui de Bolbec. Or, Dominique Metot et Murielle Moutier Lecerf, élus avec 70,62 % des voix, tiennent à conserver leur totale indépendance. Ni à droite, ni à gauche, durant toute la campagne éléctorale, ils avaient insisté sur leur neutralité et Dominique Métot imaginerait bien un scénario à "l'allemande", avec une mandature de projet et de compromis, dans laquelle il se poserait en arbitre.
"Nos habitants nous alertent sur le besoin de se rassembler et de faire de la politique différemment. Comme en 2015, aucun poste dans l'exécutif ne sera accepté par notre groupe. Nous espérons que les valeurs humaines de chacun, la responsabilité de tous aboutiront sur un contrat de mandature qui protégera nos habitants et permettra à chacun de s'exprimer librement."
Qui est Dominique Métot ?
A 64 ans, il vient d'être confortablement réélu dans son canton de Bolbec avec sa co-listière Murielle Moutier-Lecerf avec 70,62 % des voix. Son crédo n'a pas vraiment changé depuis 2008, lorqu'il s'était installé dans le fauteuil du maire de Bolbec : "Il faut privélégier les habitants et se mettre à leur écoute".
Issu du monde associatif, l'élu s'est toujours affiché sans étiquette politique précise, mais avec un coeur qui penchait plutôt à gauche. Il rentre au département de Seine-Maritime en 2015 en brouillant une nouvelle fois les pistes et joue les électrons libres. Il vote ainsi la plupart des budgets présentés par la majorité départementale de Droite et du Centre, mais insiste sur les problématiques des Solidarités, qui sont une des compétences principales de cette collectivité territoriale.
En se présentant pour ce nouveau mandat, il avait envisagé de laisser la main à son adjoint à la la mairie de Bolbec où il a été réélu l'an dernier. Il affiche désormais comme priorité sa mission de conseiller départemental .
Une entrevue décisive entre les trois principales forces politiques
En se posant en véritable arbitre de ce "troisième" tour, il a ainsi invité les trois leaders des principales forces politiques, Bertrand Bellanger (majorité sortante, droite et centre), Christophe Bouillon (PS) et Nicolas Langlois (PC), à venir discuter ce mercredi 30 juin à 14 heures, à l'Hôtel du Département, "afin de mettre en place un projet collectif tourné vers les solidarités. L'absence de participation aux élections départementales des 20 et 27 juin derniers remet en question les pratiques politiques partisanes qui perdurent depuis de longues années."
Du résultat de cette réunion au sommet dépendra sans doute la nature du vote des élus dans l'assemblée départementale fraichement renouvelée. Mais en cas de désaccord profond et de stricte égalité dans les votes des nouveaux binômes départementaux, la loi prévoit que la présidence reviendra à l'élu(e) le plus âgé(e). Il pourrait donc s'agir de Pierrette Canu, née le 8 décembre 1948. Elle vient d'être réélue sous l'étiquette socialiste dans le canton de Barentin aux côtés de Christophe Bouillon à près de 77 %.
Les résultats de cette élection stratégique ne devraient pas être connus avant la fin de l'après midi ce jeudi 1er Juillet.