Des maires normands demandent que plus de professions puissent bénéficier de l'accueil des enfants en centre de loisirs

Depuis le début des vacances scolaires de Pâques 2021, des communes rouvrent des structures d'accueil. Mais l'accès est réservé aux parents qui figurent dans la liste des professions "indispensables".

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Confinement oblige, les parents dont les enfants sont en vacances scolaires doivent adapter leur organisation. Surtout  quand il n'est pas possible de faire appel aux grands-parents, et que le télétravail oblige à rester à domicile. Difficile donc dans ces conditions de concilier obligations professionnelles et garde d'enfants, surtout lorsqu'un seul des deux parents est à la maison…

Alors que les lycées, collèges, écoles et crèches sont fermés, il existe cependant des solutions pour accueillir certains enfants. Ceux dont les parents exercent des professions répertoriées comme étant "indispensables à la gestion de l'épidémie".

 Lire la liste de ces professions plus bas dans cette page

Pour permettre à ces professionnels de se déplacer sur leur lieu de travail en faisant garder leurs enfants, des communes ont organisé la réouverture de centres de loisirs.
Exemple en secteur rural, entre Rouen et Dieppe, où "Territoire de Caux", l'une des plus importantes intercommunalités du département de la Seine-Maritime (près de 80 communes !) a mis en place un "accueil de loisirs".

Un formulaire en ligne a permis de recenser les demandes et d'organiser la prise en charge des enfants et l'ouverture de trois centres, dont un à Longueville-sur-Scie. Comme a pu le constater sur place notre journaliste Grégory Archiapati, des jeux individualisés et adaptés aux différentes tranches d'âges sont proposés aux enfants pour qu'ils passent d'agréables vacances. Un soulagement pour certaines mères qui n'avaient comme seule solution pour garder leur enfant que de devoir se retrouver en congés sans solde.

Beaucoup de demandes

Cette opération de garde d'enfants de "Terroir de Caux" a eu un tel succès qu'il a fallu refuser du monde, ceux dont la profession n'est pas dans la liste des "indispensables".

"C'est vrai qu'on a beaucoup de demandes extérieures à la liste, comme par exemple des agriculteurs, ou des familles où les parents travaillent tous les deux. On aurait pu effectivement élargir le nombre d'enfants, mais pour l'instant on essaie de respecter les consignes gouvernementales."

C'est compliqué à faire entendre au gens.
Aujourd'hui on aurait la capacité d'accueillir beaucoup plus d'enfants, mais malheureusement, on ne peut pas le faire…"

Olivier Bureaux,
président de la communauté de communes "Terroir de Caux"

Pour la deuxième semaine des vacances, cette communauté de communes étudie la possibilité de regrouper l'accueil dans un seul centre.

durée de la vidéo : 00h01mn50s
©France Télévisions

Rajouter des professions à la fameuse liste ?

Il n'y a pas qu'en milieu rural que les demandes affluent pour pouvoir faire garder ses enfants. C'est aussi le cas dans l'agglomération rouennaise.

Ce mardi 13 avril, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a écrit au Premier ministre pour demander, avec une soixantaine d'autres élus locaux de Seine-Maritime, que l'on rajoute à la liste des "professionnels indispensables à la gestion de l’épidémie" les salariés de la grande distribution.

" Nous souhaitons attirer votre attention sur l’absence dans cette liste des hôtes et hôtesses de caisse" écrit le président de la métropole Rouen Normandie à Jean Castex, rappelant le rôle de ces "premiers de corvée qui contribuent grandement à permettre à notre Nation de tenir et de faire face à la crise. Il s’agit de salariés souvent mal rémunérés, en pratique plutôt des femmes, parfois célibataires, pour qui la garde d’enfants est difficile et le télé-travail impossible."

Il nous semble nécessaire d’intégrer ces salariés à la liste des personnels prioritaires, sans laisser cet ajout à l’appréciation des préfets."

Nicolas Mayer-Rossignol,
maire (PS) de Rouen et président de la Métropole-Rouen-Normandie

Liste des professionnels indispensables à la gestion de l’épidémie

- Tous les personnels des établissements de santé ;

- Les biologistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers diplômés d’État, médecins, masseurs kinésithérapeutes, pharmaciens, sages-femmes, orthophonistes, psychomotriciens, prestataires de santé à domicile ;

- Tous les professionnels et bénévoles de la filière de dépistage (professionnels en charge du contact-tracing, centres de dépistage, laboratoires d’analyse, etc.) et de vaccination (personnels soignants et administratifs des centres de vaccination, pompiers, personnels vétérinaires), ainsi que les préparateurs en pharmacie et les ambulanciers ;

- Les personnels des sites de production de vaccin et intrants critiques ;

- Les agents des services de l’État chargés de la gestion de la crise au sein des préfectures, des agences régionales de santé et des administrations centrales, ainsi que ceux de l’Assurance maladie chargés de la gestion de crise ;

- Tous les personnels des établissements et services sociaux et médico-sociaux suivants : travailleurs sociaux du secteur accueil-hébergement-insertion, EHPAD et EHPA (personnes âgées) ; établissements pour personnes handicapées ; services d’aide à domicile (personnes âgées, personnes handicapées et familles vulnérables) ; services infirmiers d’aide à domicile ; lits d’accueil médicalisés et lits halte soins santé ; appartements de coordination thérapeutique ; CSAPA et CAARUD ; nouveaux centres d’hébergement pour sans-abris malades du coronavirus ;

- Tous les personnels des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et de la protection maternelle et infantile (PMI) des conseils départementaux ainsi que les établissements associatifs et publics, pouponnières ou maisons d’enfants à caractère social (MECS), les services d’assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) et d’interventions à domicile (TISF) et les services de prévention spécialisée ;

- Les personnels de la protection judiciaire de la jeunesse ;

- Les enseignants et professionnels des établissements scolaires, les professionnels des établissements d’accueil du jeune enfant, les assistantes maternelles ou les professionnels de la garde à domicile, les agents des collectivités locales, en exercice pour assurer le service minimum d’accueil, les personnels des CROUS affectés à la restauration ;

- Les forces de sécurité intérieure (police nationale, gendarmerie, sapeurs-pompiers professionnels), les policiers municipaux, les surveillants de la pénitentiaire, les militaires engagés dans l’opération sentinelle, les douaniers.

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