Trois jeunes âgés de 22 à 25 ans ont été condamnés ce mardi 5 décembre 2023, à Rouen, à des peines de prison avec sursis, pour avoir largement diffusé des tracts antisémites et racistes vantant l'idéologie néonazie.
Le parquet de Rouen (Seine-Maritime) avait été saisi en mai 2023 après la diffusion de tracts haineux, frappés de croix gammées et vantant la prétendue supériorité de "l'homme blanc", soit par envoi via messagerie électronique, notamment à des élus, soit directement dans les boîtes aux lettres de particuliers.
Les investigations avaient fait le lien avec des tags racistes apparus en août 2023 dans la commune de La Neuville-Chant d'Oisel (Seine-Maritime) et identifié plusieurs suspects. Certains d'entre eux étaient impliqués dans une autre distribution de tracts haineux à proximité du mémorial du camp d'internement de Gurs (Pyrénées-Atlantiques), qui abrite plus d'un millier de tombes juives.
Des armes et un drapeau nazi retrouvés
Lors des interpellations, les enquêteurs avaient retrouvé des tracts et des pochoirs, quelques armes ainsi qu'un brassard et un drapeau nazi. Le parquet de Rouen soulignait à l'époque que les auditions des suspects en garde à vue avaient confirmé leur "sympathie avec l'idéologie d'extrême droite et néonazie et leur familiarité avec l'organisation démocratie participative".
Le site internet de cette organisation, hébergé aux États-Unis, a fait l'objet d'une demande de blocage par la justice en 2018 à la suite de multiples condamnations pour des propos négationnistes, racistes, homophobes et antisémites.
Des peines allant de huit à 15 mois de sursis
Trois prévenus ont été jugés vendredi, pour apologie publique de crime et provocation à la haine, par le tribunal judiciaire de Rouen qui avait mis son jugement en délibéré. Le plus jeune des prévenus, qui apparaît comme le meneur et avait imprimé les tracts, a été condamné à une peine de 15 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, interdiction de détenir une arme et obligation de travail.
Les deux autres ont été condamnés respectivement à dix et huit mois de prison avec sursis, ainsi qu'à un stage de citoyenneté. Tous trois sont aussi condamnés à verser solidairement des dommages et intérêts aux cinq associations reconnues parties civiles.
"Nous sommes satisfaits de cette décision de condamnation, qui est sensiblement équivalente aux demandes du ministère public alors que la défense avait plaidé la relaxe", a déclaré Me Elie Montreuil, avocat de SOS racisme et SOS homophobie.