Par voie de communiqué, le parquet de Rouen (Seine-Maritime) annonce l'interpellation d'"activistes d'extrême droite" dans l'affaire des tracts nazis distribués dans les boîtes aux lettres.
MISE À JOUR, vendredi 15 septembre, à 12h30. Trois personnes ont été présentées au palais de justice de Rouen ce vendredi matin. Elles ont reconnu les faits devant le magistrat du parquet et doivent être jugées ce jour, à partir de 13h30 devant le tribunal correctionnel de Rouen en comparution immédiate pour "apologie de crime, provocation à la haine ou à la violence à raison de l’appartenance à une religion ou de l’orientation sexuelle".
Dans le courant du mois de mai 2023, des habitants de la commune de La Neuville-Chant-d'Oisel, près de Rouen (Seine-Maritime) avaient reçu des tracts nazis dans leur boîte aux lettres. Par voie de communiqué, jeudi 14 septembre 2023, le parquet de Rouen a annoncé l'interpellation de plusieurs "activistes d'extrême droite" dans le cadre de cette affaire.
Insigne nazi et croix gammée
Pour rappel, les tracts avaient été déposés la nuit durant le week-end de l'Ascension. Dessus, y figuraient l'insigne nazi avec un aigle et une croix gammée répétée cinq fois. Des affiches avaient par ailleurs été collées sur l'église de la Neuville-Chant-d'Oisel et un placard électrique.
Par la suite, le parquet de Rouen a été saisi de différents faits de diffusion de tracts antisémites et haineux, soit par envoi par messagerie électronique, notamment à des élus de la région, soit par distribution de tels tracts dans les boîtes aux lettres de particuliers.
Compte tenu de la teneur de ces tracts et du grand nombre des destinataires des envois par mail le parquet national de lutte contre la haine en ligne s'est saisi de cette partie des faits. Le parquet de Rouen est resté compétent pour la distribution des tracts papiers et a saisi de l'enquête la section de recherche de Normandie et l'office central de lutte contre la haine en ligne.
Parquet de Rouen
Les investigations de ces services ont permis d'identifier deux auteurs présumés d'une distribution de tracts à La Neuville-Chant-d'Oisel la nuit du 20 au 21 mai 2023 et de dégradation par « tags » dans cette même commune entre le 5 et le 7 août 2023 (une croix gammée et une inscription « France Blanche » ont été apposées sur un transformateur électrique).
Ces deux personnes résident dans la région rouennaise. L'enquête a également permis d'établir le déplacement de l'un d'eux ces derniers jours dans la région de Pau. Des interpellations ont été déclenchées le 13 septembre 2023, après une nouvelle distribution de tracts similaires à proximité du mémorial du camp d'internement de Gurs (Pyrénées-Atlantique).
Des tracts identiques dans la région paloise
Outre les deux personnes déjà mentionnées, trois autres, dont deux habitants la région paloise ont également été placés en garde à vue. Lors des différentes perquisitions effectuées, ont été retrouvés des tracts identiques à ceux dont la distribution fait l'objet des différentes procédures, des pochoirs correspondant aux inscriptions taguées, un brassard et un drapeau nazi, ainsi que quelques armes de catégories C et D.
Les auditions ont permis de confirmer la sympathie des gardés à vue avec l'idéologie d'extrême-droite et néonazie et leur familiarité avec l'organisation « démocratie participative », signataire du tract. À ce stade de l'enquête, trois des quatre gardés à vue apparaissent suffisamment impliqués pour que leur déférement au palais de justice soit envisagé vendredi matin.