En Normandie, les agriculteurs pâtissent des fortes pluies tombées depuis trois mois

Mauvaises herbes, mildiou, retard de croissance... Les céréales et les légumes plantés en Normandie ont beaucoup souffert de la pluie de ces derniers mois.

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Alors que de nombreux pays souffrent de la chaleur, voire pire, de terribles incendies, en Normandie, ce sont les fortes pluies tombées depuis le début de l'été qui compliquent la vie des agriculteurs. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le "constat hydrologique est inhabituel à cette époque de l’année." Les experts constatent globalement que les pluies estivales sont largement excédentaires cet été 2021. Le BRGM se réjouit même d'une remontée des nappes phréatiques en plein mois de juillet : "Sur une large partie nord-ouest, la situation au mois de juillet est très satisfaisante, avec des niveaux au-dessus des moyennes mensuelles." Du côté des agriculteurs, si la pluie est souvent synonyme de bonne nouvelle, cette année c'est trop...

Invasion de "mauvaises herbes" 

A Fresnay-le-Long, Thibault Georges est à la tête d'une exploitation agricole en culture biologique de 70 hectares. Dans ses champs situés à mi-chemin entre Rouen et Dieppe, les mauvaises herbes se multiplient. "On a de la chénopode, du pâturin, de la matricaire, des chardons, constate l'agriculteur, je fais même un cours de botanique pendant que je désherbe, sourit-il." Son champ de panais est saturé par l'eau de pluie et n'a pas pu être désherbé mécaniquement. Il a donc embauché 15 personnes pour arracher à la main toutes les mauvaises herbes qui étouffent le légume et pompent ses nutriments. 

Les panais ont un mois de retard sur leur maturation, tout comme les betteraves qui n'ont quasiment pas poussées. Les fortes pluies ont inondé les champs explique le cultivateur : "Depuis le 15 mai, on a eu 400 millimètres de pluie dans la région, c'est énorme." Sur la même période, une année "normale", ce sont environ 200 millimètres de pluie qui tombent.

Des légumes invendables

Dans un champ situé à quelques dizaines de mètres, Thibault Georges constate les dégâts de l'eau sur les pommes de terre. "Elle sont attaquées par le mildiou, déplore-t-il." Le mildiou est un champignon souvent causé par les pluies d'été et qui engendre le dépérissement et la perte des cultures. "Les pommes de terre n'ont pas eu le temps de grossir. Il n'y a pas eu de photosynthèse et donc aucune énergie pour la plante, regrette l'agriculteur, elles ne sont pas vendables, le calibre est trop petit." Sur un potentiel de vente de 20 tonnes de pommes de terre, Thibault Georges pense que seulement 5 tonnes pourront être vendues.

En agriculture biologique, seul le cuivre est autorisé pour traiter le mildiou, mais avec les fortes chutes de pluie, ça n'a pas suffi. Thibault Georges estime avoir un mois de retard sur les récoltes à cause de la météo. Et, sur une parcelle attenante, où il cultive du blé, le retard va s'accumuler. Il va devoir attendre encore plusieurs jours avant la récolte, les céréales sont encore humides pour être ramassées.

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