A Rouen, une tonne de déchets a été récupérée en trois mois dans la Seine, grâce à des filets expérimentaux posés au débouché des affluents et des égouts qui se jettent dans le fleuve.
"Ici commence la mer". Ce message est de plus en plus visible dans l'espace public de nombreuses villes normandes, notamment sur les trottoirs, à côté des bouches d'égouts.
Il s'agit d'alerter et de sensibiliser les piétons au sujet préoccupant de la pollution des eaux. Et chaque petit geste compte. Jeter un mégot sur le trottoir n'est pas anodin : le filtre d'une cigarette contient de nombreux produits chimiques qui se diffuseront dans l'eau pendant des années.
Des filets anti déchets
Pour lutter contre la pollution des eaux, la Métropole Rouen Normandie a lancé une action concrète pour mesurer et identifier les déchets qui sont déversés chaque jour dans la Seine, entrainés par la pluie. En novembre 2021, six filets expérimentaux ont été posés sur les déversoirs des égouts et eaux pluviales situés le long des quais du centre-ville. L'objectif étant de laisser passer l'eau qui se déverse dans le fleuve, tout en "piégeant" les déchets.
Après un premier essai de ramassage en décembre 2021, les filets situés près du pont Corneille ont été à leur tour relevés. Une tonne de déchets a ainsi été collectée et vidée dans un camion.
Et comme l'a expliqué Sébastien Vannier, chargé d'exploitation à la direction de l'assainissement de la métropole Rouen Normandie, à notre journaliste Florent Motey présent sur place, le dispositif est efficace :
"Là, clairement, c'est pas énorme puisqu'on a eu un hiver où il y a eu peu de pluie. Mais en volume de déchets, en unités de déchets, à l'intérieur des filets, il y en a quand même énormément !"
Des mauvaises habitudes qui polluent
Les déchets contenus dans les filets posés à Rouen sont pesés mais aussi analysés. Il s'agit d'identifier quels sont ces polluants. Et les premiers résultats permettent de savoir que beaucoup de passants jettent dans l'espace public, sur les trottoirs et dans les égouts (plutôt que dans les poubelles et corbeilles) des masques et des lingettes.
Mais la principale source de ces déchets provient de ceux qui mangent dans la rue, car on retrouve de nombreux emballages en plastique de produits alimentaires ainsi que des bouteilles.
"On sait que chaque année, dans l'estuaire de la Seine, ce sont entre 100 et 200 tonnes de déchets qui finissent en mer."
Sébastien Vannier, chargé d'exploitation à la direction de l'assainissement de la métropole Rouen Normandie
Avant d'agir, en amont, pour tenter d'inciter la population à utiliser les poubelles, ces filets anti déchets de Rouen permettent de contribuer à limiter la pollution de la mer en évitant que les déchets ne soient emportés par le courant du fleuve.