Le père d'une élève du lycée Val-de-Seine de Grand-Quevilly (Seine-Maritime) a lancé des menaces de mort à un professeur en octobre dernier. Il a été jugé le 16 mars. La décision a été rendue le lundi 3 avril 2023.
La décision a été rendue en début de semaine par le tribunal correctionnel de Rouen. Le père d'une élève, qui avait menacé de mort un professeur au lycée Val-de-Seine de Grand-Quevilly, a été condamné à "une peine de 500€ d'amende, dont 250€ avec sursis, et 750€ au titre du préjudice moral pour la partie civile", a indiqué son avocate à France 3 Normandie.
"C’est un délibéré qui me satisfait pleinement", indique à France 3 Normandie l'avocate du prévenu jugé. "Nous ne ferons pas appel de notre côté", a-t-elle précisé.
800 euros d'amende et un stage de citoyenneté avaient été requis
Le prévenu avait été jugé à Rouen le 16 mars 2023. Le président du tribunal correctionnel avait rappelé le contexte de l'incident : "Vous auriez dit mot pour mot : "si je dois revenir, je vous arrache la tête"."
Une semaine avant son procès, le traitement pour dépression du père aurait changé, ce qui aurait pu affecter son comportement. "J’ai un autre fils qui a été harcelé à l’école, ça m’a rappelé de mauvais souvenirs", avait-t-il expliqué.
Cette histoire a pris des proportions démesurées mais compréhensibles au vu du contexte, ce n’est pas sans rappeler l’affaire Samuel Paty mais je peux assurer que mon client respecte tous les enseignants et l’éducation nationale.
Avocate du prévenu
L'avocat général avait alors requis 800 euros d'amende, dont 400 avec sursis, et un stage de citoyenneté.
Témoignage du professeur
Le professeur menacé avait témoigné auprès de France 3 Normandie. Il avait expliqué qu'il "était 17h, nous étions en rencontre parents-professeurs. En attendant le prochain rendez-vous, je corrigeais mes copies et à un moment, je vois un homme costaud arriver vers moi et me dire 'Qu'avez-vous contre ma fille ?' ".
Cet homme était en réalité le père de l'élève qui souffrait de problèmes de dyslexie. Le professeur avait organisé un plan de classe dans l'ordre alphabétique. En raison de la première lettre de son nom de famille, l'élève avait était placée au fond de la classe et avait du mal à suivre les cours. Son père avait alerté le professeur qui l'avait placée au premier rang. "Je n'étais pas au courant de son handicap", avait-t-il précisé.
A la suite de l'incident, l'enseignant avait été pris en charge par le proviseur et déposé plainte. Le parent d'élève avait lui été interpellé et placé en garde en vue. En attendant son jugement, il avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec le plaignant.