L'État condamné après la mort en détention à Rouen d'une homme en 2004

L'État a été condamné, jeudi 28 mars 2019, à verser près de 100 000 euros à la famille d'un détenu, décédé en 2004 au centre de semi-liberté de la maison d'arrêt de Rouen. L'affaire a été examinée par le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'Etat a été condamné à verser près de 100.000 euros, notamment en réparation d'un "préjudice économique", à la famille d'un homme décédé en 2004 au centre de semi-liberté de la maison d'arrêt de Rouen.


"L'Etat est condamné à verser à Zohra B. (la veuve du détenu, NDLR) une somme totale de 16.000 euros", a jugé jeudi le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative. Les quatre filles du détenu recevront elles 15.500 euros, 17.000 euros, 23.000 euros et 20.000 euros. Son frère percevra 5.000 euros. 


Le 10 octobre 2004, le détenu Boudjema B. a été examiné par une infirmière pour des douleurs thoraciques et gastriques. Trois heures plus tard, il a été retrouvé inconscient dans sa cellule. 
Sa famille a alors demandé réparation.
Cette requête a d'abord été rejetée en 2010 par le tribunal administratif de Rouen, puis en 2011 par la cour administrative d'appel de Douai. Mais en juin 2014, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêt et renvoyé l'affaire devant la cour.
En mai 2016, celle-ci a jugé que "l'existence d'une faute, consistant dans le défaut de prise en charge adéquate de M. B. par le service public énitentiaire
était établie". 

L'année suivante, la cour d'appel a condamné l'Etat à verser aux requérants la somme de 4.000 euros chacun en réparation de leur préjudice moral, mais elle a rejeté leurs demandes sur l'indemnisation de leurs pertes de revenus en lien avec le décès de Boudjema B..
    

Un préjudice économique pour son ex-femme et ses enfants


Le détenu, qui était sous le régime de la semi-liberté, travaillait 26 heures par semaine dans une association dont il assurait la maintenance du parc informatique. "Il aurait été en mesure" de retrouver à sa sortie de prison, au plus tard le 1er janvier 2007, une activité professionnelle rémunérée, relève le Conseil d'Etat.
Le détenu s'était séparé de son épouse avant son incarcération. "S'il avait survécu, il aurait été tenu à l'obligation alimentaire à l'égard de ses enfants et aurait été en mesure de contribuer à hauteur de 300 euros par mois à l'entretien" de ses quatre filles, note le Conseil d'Etat.
  
Mme B., "qui a dû subvenir seule aux besoins de ses filles", est ainsi "fondée à demander l'indemnisation du préjudice subi" entre le 1er janvier 2007 et la date à laquelle ses filles sont devenues majeures. Le Conseil d'Etat a de plus jugé qu'elles étaient "fondées" à demander la réparation du "préjudice économique" subi entre leur majorité et leurs 25 ans.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information