Famille : avoir des enfants (ou pas), qui sont les parents d’aujourd’hui ?

La parentalité : une évidence pour certain, un questionnement, voir un combat pour d’autres. Comment devient-on parents aujourd’hui ?

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Être parent, ça signifie quoi exactement ? Selon le dictionnaire Larousse Junior, un parent, c'est un père et une mère… Un peu réducteur de nos jours.

Le terme “parentalité” est apparu dans les années soixante. A cette époque, la contraception se démocratise et c'est un changement radical pour les couples. Avoir des enfants devient alors un choix réfléchi et l'éducation occupe une place centrale dans la vie des parents.

Aujourd’hui, la famille est au centre de nombreux débats : homoparentalité, PMA, GPA ou encore responsabilité des parents vis-à-vis des actes de leurs enfants. Des sujets abordés dans l'émission "Enquêtes de régions : tous parents ?" de France 3 Normandie.

Qui sont les parents d'aujourd'hui ? La réponse des enfants

Dans “Le livre qui explique tout sur les parents” de Françoise Boucher, on trouve une définition un peu plus précise que celle du Larousse Junior : “ Deux êtres humains, parfois étranges, chez lesquels tu atterris un jour sans avoir rien demandé, qui t’aiment plus que tout au monde, et qui parfois, te gonflent carrément.

Là, on s’approche un peu plus de la vérité, en tout cas du point de vue de certains. Pour parler des parents, donc, quoi de mieux que de donner la parole aux premiers concernés ?

Pour les plus jeunes que nous avons rencontrés dans une MJC de Caen, les parents, ça sert à protéger, à aider, ils sont plutôt gentils et ils proposent plein d’activités : piscine, rando, parc d’attractions. Mais les adultes ont aussi une fâcheuse tendance à s'énerver et ne supportent pas les chambres mal rangées.

Le psychologue Jérôme Chantriaux explique que “jusqu'à un certain âge, les parents sont des super-héros aux yeux des enfants, il y a beaucoup de tendresse. Il faut attendre l’adolescence pour qu’il y ait une remise en question des adultes.

Et les ados justement, ils en pensent quoi de leurs parents ? Super-héros ou non ? De leur point de vue, leurs parents sont super forts, courageux, mais parfois trop sévères. Avec l’âge vient aussi l’envie de prendre de la distance, d’être plus autonome.

Jérôme Chantriaux rappelle que c’est à cet âge que les enfants refusent qu’on les dépose devant l’école, alors que le soir, ils réclament encore des câlins. Pour le psychologue, c’est toute la complexité de cette période de la vie de l’enfant : pour pouvoir prendre son indépendance, il faut être rassuré.

Une chose est sûre, la sérénité, qui permet de devenir adulte, repose sur trois piliers essentiels : la confiance, la communication et surtout l’amour.

Être parents : pas toujours facile

La parentalité, c’est une belle aventure pour la majorité des adultes qui ont fondé une famille, mais la vie n’est pas toujours un “long fleuve tranquille” et les relations entre parents et enfants sont parfois difficiles. Éduquer, loger, instruire et protéger : élever son enfant doit se faire dans un cadre légal très précis et les défaillances parentales peuvent être sanctionnées.

Quand l’argent vient à manquer dans un foyer, par exemple, les parents ne sont pas toujours en capacité de prendre soin correctement des enfants. C’est dans ces situations qu’Alex Farieux intervient, faisant suite le plus souvent à un signalement de l’école ou d’un travailleur social.

Si les familles sont parfois épinglées par la justice, il arrive que ce soit la société dans son ensemble qui les pointe du doigt, comme lors des émeutes au début de l’été 2023.

Le président de la République déplore alors la présence de beaucoup jeunes de 12 à 17 ans et rappelle les parents à leurs responsabilités. De leurs côtés, plusieurs associations réclament plus soutien à la parentalité.

Homoparentalité : portrait de deux familles heureuses

Mathieu et Nicholas sont les parents heureux du petit Jules, cela fait un an et demi que le petit garçon fait le bonheur de ses deux papas. À 30 et 40 ans, les deux hommes avaient un fort désir de devenir pères et se sont tournés vers l’adoption. Cette démarche est ouverte aux couples homosexuels depuis 2013.

Yasmine et Justine partageaient aussi un désir d’enfant très fort. Les deux jeunes femmes se sont tournées vers la PMA (procréation médicalement assistée) qui leur a permis de porter chacune un enfant. La pratique est autorisée en France, mais les délais sont très longs, c’est pourquoi le couple s’est rendu en Belgique pour réaliser l’acte médical.

L’adoption aussi est un chemin semé d’embûches. Mathieu et Nicholas se sont tournés vers cette solution car la “filiation génétique” n’était pas indispensable pour eux : l’essentiel était d’avoir un enfant. La gestation par autrui (GPA) n'étant pas autorisée sur le sol français, l'adoption est la seule option qui s'offre aux couples d'hommes qui ne souhaitent pas se rendre à l'étranger. Mais il a d’abord fallu obtenir un agrément et de longs mois d’attente ont suivi.

Pour les deux jeunes femmes, c’est après la naissance de leur premier enfant que les choses se compliquent : si la PMA est bien autorisée pour les couples de femmes, la reconnaissance des droits parentaux des deux mamans n’est pas une évidence. À l’époque, pendant quelques mois, l’une des deux femmes n’avait aucun lien légal avec l’enfant. Depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre, et les démarches sont plus simples aujourd’hui.

Si leurs parcours sont différents, les deux couples partagent le souhait d’être considérés comme des familles normales. Yasmine et Justine ont décidé de raconter leur histoire dans un roman graphique, et Mathieu et Nicholas ne perdent pas une occasion de démontrer qu’ils sont des parents exemplaires.

Les enfants, on peut décider d'en avoir beaucoup ou pas 

La parentalité, il y a aussi ceux qui la vivent en grand : pour Amandine Pichard qui a quatre enfants à la maison, “c’est plus de tout ! c’est plus d’amour et c’est plus d’emmerdes aussi”.

Bérangère et Philippe, eux, ont eu cinq enfants. Aujourd’hui, ils sont grands et ont quitté le cocon familial. Le couple explique que “les soucis, ça passe, alors que le bonheur, ça reste”.

Quant à Floriane Pelletier, elle a fait le choix de ne pas avoir d'enfant, une démarche pas toujours bien comprise.

Retrouvez notre émission “Enquêtes de région : tous parents ?” présentée par Angèle De Vecchi, à visionner en replay sur la plateforme France.tv et l'appli mobile ( iOS ou Android)

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