L'association "Un cabas pour un étudiant" met en relation des étudiants en difficultés financières et des parrains prêts à les accompagner. À Rouen, nous avons rencontré Jean-Paul et Laurence Millon qui soutiennent Yemah M'Belou étudiant en comptabilité.
Toutes les deux semaines, Jean-Paul et Laurence Milon se rendent au marché à Rouen. Les courses qu'ils mettent dans leur sac cabas ne sont pas pour eux mais pour Yemah M'Belou, étudiant en comptabilité.
Les trois ne connaissaient pas il y a encore un an. Ils se sont rencontrés par l'intermédiaire de l'association "Un cabas pour un étudiant".
"C’est un enrichissement dans les deux sens"
La structure met en relation des étudiants précaires et des "parrains" qui souhaitent accompagner et soutenir des jeunes en difficulté.
"On a trouvé normal de participer à cet effort et ça nous apporte beaucoup, on reçoit de Yemah qui partage sa vie d'étudiant mais aussi de sa vie d'avant. C’est un enrichissement dans les deux sens", raconte Jean-Paul Million.
Yemah est originaire du Togo. Il est arrivé en France pour suivre ses études mais les premiers temps dans l’hexagone ont été difficiles. Il lui fallait remplir le frigo et s’adapter à notre alimentation.
"Tout seul, je n'arrivais à remplir le réfrigérateur, j'achetais tout juste ce dont j'avais besoin et de temps en temps mais ce n'était pas suffisant, se souvient Yemah. Avec 'un cabas pour un étudiant', c'est plus facile et après je complète les courses."
"C'est le plaisir de partager des bons moments"
Et même si Yemah vit en colocation sur les hauts de Rouen, sa deuxième maison, c'est chez Laurence et Jean-Paul. En cuisine, chacun échange des conseils pour la préparation du repas. "Il m'a appris comment découper le poulet d'une façon que je ne connaissais pas et c'est plutôt intéressant, sourit Laurence. C'est surtout le plaisir de partager des bons moments".
Retrouvez le reportage de Victoire Panouillet et Patrice Cornily :
Sur la table du repas, le couple de "parrains" de l'association a ajouté une troisième assiette. Yemah vient partager le repas pour briser la solitude. "Je suis tout seul en France, avec eux je suis avec ma deuxième famille", se réjouit Yemah. Bien sûr qu'ils ne remplacent pas mes parents, mais il y a de l'affection, ils se soucient de moi".
À Rouen, une trentaine d'étudiants cherchent encore un parrain pour les aider à sortir de la précarité mais aussi de l'isolement social.