Deux personnes ont été placées en garde à vue puis mis en examen mercredi 7 novembre 2018 dans le cadre de l'enquête ouverte pour agression homophobe à Rouen, le 25 octobre.
Après la violente agression homophobe du 25 octobre 2018, le Parquet de Rouen avait ouvert une enquête à la fin du mois. C'est le site gayvicking.com qui avait relaté cette terrible agression.
Il a été procédé à deux interpellations hier après-midi (lundi, NDLR) aux fins de placement en garde à vue",
a indiqué Pascal Prache, procureur de la République de Rouen.
L'enquête portait sur les faits suivants : extorsion avec violences en raison de l'orientation sexuelle de la victime; séquestration aggravée par la même circonstance. Une qualification qui peut les conduire jusqu'à une cour d'assises et à une peine maximale de 20 ans de prison.La victime présumée est un homme de 34 ans qui s'est vu prescrire 10 jours d'ITT et a porté plainte contre X.
Les deux hommes ont été interpellés lundi 5 novembre 2018 dans l'agglomération rouennaise et immédiatement placés en garde à vue.
. Dans la soirée, le parquet de Rouen a requis leur placement en détention.
Les enquêteurs sont remontés jusqu'à eux grâce à la plaque d'immatriculation du véhicule utilisé le jour de l'agression ainsi que grâce à l'exploitation des caméras des banques où le trio s'est arrêté,
a précisé une source policière.
Selon une source proche de l'enquête, l'homme a expliqué avoir été
"frappé à de très nombreuses reprises, avec de nombreuses insultes homophobes" après être "monté volontairement dans une voiture à la sortie d'une boîte de nuit rouennaise".
Les agresseurs présumés nient le caractère homophobe
Selon le récit fait aux enquêteurs, les agresseurs sont parvenus à lui dérober 800 euros. La victime est ensuite parvenue à prendre la fuite en profitant du sas de sortie d'une banque où il était entré pour aller retirer de l'argent au guichet sur demande de ses agresseurs.
Les deux hommes sont âgés de 26 et 30 ans, l'un d'eux est déjà connu de la police pour des faits de vols. Pendant leur garde à vue, ils auraient expliqué ne pas se souvenir de ce qu'ils auraient fait durant cette nuit. Ils auraient également réfuté toute motivation homophobe. Jeudi 8 novembre 2018, une source policière précise que lors de leur garde à vue, les deux hommes ont reconnu être les auteurs de l'agression sans en reconnaître le caractère homophobe.
Près de 800 personnes s'étaient rassemblées samedi sur le pont Pierre-Corneille à Rouen pour dénoncer les actes homophobes.
Selon le dernier rapport de l'association SOS Homophobie, qui s'appuie sur l'enquête annuelle "Cadre de vie et sécurité" de l'Insee,
seulement 4% des victimes d'insultes LGBTphobes déposent effectivement plainte.