Hôpital. Les annonces d'Elisabeth Borne n'ont pas totalement convaincu les soignants

Lors d'une visite au CHU de Rouen (Seine-Maritime), la Première ministre a annoncé plus d'un milliard d'euros de revalorisations salariales pour les soignants. Pas suffisant pour les professionnels de santé qui réclament de nouvelles embauches.

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé, jeudi 31 août 2023, lors d'une visite au CHU de Rouen (Seine-Maritime), une série de revalorisations salariales au bénéfice des soignants à l'hôpital, d'un coût total de plus d'un milliard d'euros.

Des conditions de travail difficiles

Ces revalorisations sont destinées à répondre à la crise que traverse le système hospitalier, confronté à une pénurie de soignants mais aussi "à des conditions de travail difficiles", comme l'expliquait une soignante à France 3 Normandie, ce jeudi.

C'est un combat de tous les jours pour trouver du personnel. Les conditions de travail sont difficiles, alors il y a beaucoup d'absentéisme, de demandes de disponibilités, et de démissions.

Evelyne Bourgeois,

Secrétaire générale CGT au CHU de Rouen

Les annonces d'Elisabeth Borne

Sur ce 1,1 milliard, 600 millions correspondent à des revalorisations déjà annoncées mais qui sont "pérennisées" et 500 millions concernent de nouvelles mesures, qui seront inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024, selon Matignon.

Voici les annonces à retenir :

  • Majorer de 25 % la rémunération des aides-soignants et des infirmiers pour le travail de nuit, soit "300 euros supplémentaires par mois pour une infirmière à mi-carrière"
  • Une hausse de 20% de l’indemnité forfaitaire pour le travail du dimanche et des jours fériés.
  • Pérenniser la hausse de 50% de l'indemnité de garde pour les médecins "et elle va s'étendre à tous les médecins, aussi bien du public que du privé".

"C'est évidemment un métier difficile où il y a beaucoup de contraintes, le travail de nuit, le dimanche, les jours fériés, et il faut reconnaître, comme s'y était engagé le président de la République, ces contraintes particulières", a rappelé la Première ministre.

"20% de pas grand-chose, ça fait pas grand-chose !"

Ces annonces n'ont pas totalement convaincu une partie des soignants. "Ce n'est pas ce qu'on attendait, le salaire c'est une chose, mais on souhaite des embauches, ce n’est vraiment pas suffisant" s'agace Valérie Foissey, aide soignante au CHU de Rouen, et syndicaliste à la CGT. En avril 2018, elle avait interpellé Emmanuelle Macron en visite au CHU de Rouen, sur la condition des soignants à l'hôpital. "20% sur une prime du dimanche à 50 euros, ça fait 10 euros, ce n’est rien. Et les 25% pour la prime de nuit, qui est de 0,17 euro à 0,80 euro pendant le Covid, calculez c'est très peu !", poursuit Valérie Foissey, "20% de pas grand-chose, ça ne fait pas grand-chose !".
Quant à la revalorisation de la grille salariale, elle crêt selon la syndicaliste des différences de traitement. "Les nouvelles ou nouveaux arrivés auront un salaire d'embauche équivalent à celui d'une infirmière à 10 ans de carrière. Il fallait augmenter tout le monde" commente la syndicaliste.
"Ces petites hausses de rémunération, ce n'est pas ce qui va désengorger les urgences" conclut Valérie Foissey, désabusée.

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