En ce dimanche 10 septembre, journée mondiale de la prévention du suicide, il est important de rappeler les chiffres qui nous touchent tous de près ou de loin et de rappeler que des aides existent au niveau national comme régional. Si vous êtes concernés, un numéro : le 3114.
Commençons par la France, le suicide représente dans notre pays près de 10 000 décès par an, soit trois fois plus de morts que les accidents de la route.
Du côté des hospitalisations en médecine et chirurgie, 89 000 personnes ont été concernées après une tentative de suicide en 2017 mais on estime à 200 000 le nombre de tentatives au total. Mais alors la question se pose, qui sont les plus concernés ? Le suicide en France touche en premier lieu les hommes, avec un taux de suicide de 20,4 sur 100 000 habitants, la différence avec les femmes est marquante avec un taux de suicide de 6,2 sur 100 000 habitants.
Si l'on compare ces données avec nos voisins européens, le taux de suicide est en France l’un des plus élevés avec 13,4 décès pour 100 000 habitants, pour une moyenne européenne de 10,2 sur 100 000 habitants. Des chiffres présentés par le Ministère de la Santé et de la Prévention. L'association S.O.S Amitié, qui tient la ligne téléphonique d'accompagnement et de prévention liée au suicide énumère, elle, les cinq raisons principales d'appel.
- Souffrance psychique
- Solitude
- Relationnel
- Famille, sentiments
- Rupture deuil
Qu'en est-il en Normandie ?
Selon l'Agence régionale de Santé de Normandie, notre région figure parmi les plus touchées par les conduites suicidaires : elle se place en quatrième position avec "un taux standardisé de mortalité par suicide de 17,7 pour 100 000 habitants, contre 14 en France" (Source : Observatoire national du suicide – septembre 2022).
En 2019, le taux d’hospitalisation standardisé normand pour tentative de suicide se situait au-dessus du taux national (233,5 pour 100 000 habitants contre 152,1 pour 100 000 habitants en France métropolitaine). La santé mentale des jeunes Normands est particulièrement préoccupante avec un taux élevé de tentative de suicide dans la région avec 249 cas pour 100 000 habitants.
Quels dispositifs d'accompagnement ?
Alors l'ARS rappelle les dispositifs mis en place. Le premier étant le numéro national de prévention du suicide : 3114. Une ligne "confidentielle et gratuite, qui permet aux personnes suicidaires d’accéder 24h/24 et 7j/7 par téléphone à un service professionnel d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention." Pour rappel, cet accompagnement est aussi destiné aux proches de personnes suicidaires.
En Normandie, le centre répondant est coordonné par le centre hospitalier du Rouvray, en lien direct et en partenariat avec tous les SAMU de la région. Pour d'autres informations et conseils, le site internet 3114.fr est disponible.
L'ARS souligne aussi l'existence du programme VigilanS, un "dispositif post-hospitalier de prévention de la récidive suicidaire qui a pour objectif d’améliorer la coordination et d’aider à tisser un véritable réseau autour des personnes en crise suicidaire." Un dispositif proposé aux personnes ayant déjà fait des tentatives de suicide après leur passage aux urgences ou leur hospitalisation. Un système qui repose sur des contacts téléphoniques réguliers et la mise en place d’une ligne téléphonique dédiée pour les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins de ces mêmes personnes. Un suivi primordial lorsque l'on apprend que 75% des récidives ont lieu dans les six mois suivant une tentative de suicide.