L’association « Caresse de Tigre » devant le tribunal correctionnel de Rouen pour maltraitance animale

Le refuge pour félins "Caresse de Tigres" situé à La Mailleraye-sur-Seine près de Rouen est accusé de maltraitance animale devant le tribunal correctionnel de Rouen pour un certain nombre d'irrégularités.

Ce lundi 14 novembre 2022, une longue audience s'est tenue au tribunal correctionnel de Rouen. L’association « Caresse de Tigre » comparaissait notamment pour manquements administratifs liés à l’ouverture au public.

Depuis 2020, le refuge « Caresse de Tigre » situé à la Mailleraye sur Seine près de Rouen est fermé au public. Cette fermeture fait suite à la plainte déposée par deux associations de défense des animaux : l’association « Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages » (AVES) accuse le refuge « Caresse de tigre » d’exploiter les animaux en dehors de tout cadre légal. 14 félins ont été saisis par l’Office français de la biodiversité. L’association internationale Four paws (contre le commerce des animaux sauvages) est également à l’origine de l’affaire.

Leurs plaintes remontent à décembre 2019. Près  d'un an plus tard, les autorités françaises ont finalement saisi 14 félins sur place. Les animaux n’ont pas été placés dans un autre refuge et restent physiquement à La Mailleraye-sur-Seine. Leurs cages ont été placées sous scellés. Le refuge est géré par un couple d'anciens dompteurs. La femme, Brigitte Klimond, continue à partager sa passion et le quotidien de ses animaux sur les réseaux sociaux. 

La procureure a demandé des condamnations avec sursis et des amendes de 6000 euros pour Mme Klimond, 4000 euros pour son compagnon M Pezut et 10 000 euros pour l'association "Caresse de Tigre". L'affaire a été mise en délibéré au 9 janvier 2023.

L’association à but non lucratif « Caresse de tigre » se présente comme un refuge pour fauves nés en captivité parfois délaissés voire maltraités par des particuliers ou en retraite après des années passées sous les chapiteaux. Les deux fondateurs sont d’ailleurs d’anciens artistes de cirque. Il y a 25 ans, ils ont créé le refuge pour accueillir leurs trois tigres à la retraite. Sur son site internet l’association insiste sur le fait de traiter ces animaux avec « amour et respect ».

Une page Facebook pour les soutenir

Sur les réseaux sociaux, certains passionnés de félins affichent leur soutien au refuge et ont créé une page où l’on peut lire : «Comme vous le savez, Caresse de Tigre, association qui accueille et protège des fauves nés en captivité́, est victime d’une campagne de diffamation et doit faire face à des frais importants de procédure judiciaire (…)

Ils ont été poursuivis pour diverses accusations ; Cependant après plusieurs examens, les seules suites restantes sont liées seulement à des éléments administratifs manquants liés à l’ouverture au public, lors de leurs différentes démarches. »

 

Un appel aux dons, pour soutenir le couple dans les démarches judiciaires, a été lancé mais après plusieurs mois d'existence la cagnotte virtuelle n'affiche que 140 euros sur les 5000 escomptés.

Ce qu'on reproche aux propriétaires du refuge

« Les propriétaires affirment sauver des animaux provenant de cirques et de zoos peu scrupuleux, mais en réalité, Caresse de tigre élève des grands félins pour les exploiter commercialement », dénonce Kieran Harkin, chef de la lutte contre le commerce des animaux sauvages pour Four paws

AVES va plus loin dans ses accusations. Au-delà d’enfreindre la législation sur les visites, l’association seinomarine accuse le refuge de jouer un double jeu en créant les conditions pour que les félins se reproduisent afin de fournir ensuite leur progéniture à des cirques et des zoos. « L’association se vante de sauver des animaux mais en fait elle favorise la reproduction pour fournir des entreprises de divertissement », assène Christophe Coret, fondateur d’AVES. Un comble pour un refuge qui organise régulièrement des collectes de dons afin de fournir des conditions d’accueils dignes aux félins de plus en plus nombreux à le rejoindre.

Enfin, l’association AVES accuse le refuge de faire preuve de violence physique à l’encontre des animaux. « Au cours de nos visites, nous avons constaté que les propriétaires du refuge donnaient des coups à certains tigres pour les réprimander. On peut se demander ce qui se passe dans le refuge lorsqu’il n’y a aucun visiteur », note Christophe Coret. 

L'actualité "Nature" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Normandie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité