Des factures d'énergie trop chères : les bouchers-charcutiers manifestent leur inquiétude en éteignant la lumière entre 11h et 13h ce mardi 29 novembre 2022. Une délégation a également été reçue à l'Assemblée Nationale pour trouver des solutions.
Ce n'est une surprise pour personne : les coûts de l'énergie sont de plus en plus importants. Et le secteur de la boucherie-charcuterie est particulièrement énergivore avec ses chambres froides et ses nombreux appareils de cuisson. Pour manifester leur inquiétude, les bouchers-charcutiers ont éteint la lumière entre 11h et 13h ce mardi 29 novembre 2022. Ceux qui le pouvaient sont allés manifester aux abords de l'Assemblée Nationale à Paris dès 11h, à l'appel de la CFBCT, la Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs.
Faire parler d'eux à l'Assemblée Nationale
Ce mardi 29 novembre 2022, ils étaient une bonne vingtaine de Normands, en tenue de boucher, à rejoindre la manifestation prévue de 11h à 13h sur l'esplanade des Invalides, non loin de l'Assemblée Nationale. Pas évident pour ces artisans de se déplacer à la capitale, quand il y a tant à faire à la boucherie. Mais leurs représentants comptaient bien faire entendre les voix de tous les bouchers-charcutiers de France.
De nombreux députés sont venus les soutenir et les écouter. Parmi eux, Philippe Gosselin, député de la Manche. Ils ont promis de débattre à l'Assemblée de leurs problèmes liés à la hausse des prix de l'énergie. Vers 12h, une délégation a été reçue par Annaïg Le Meur, coordinatrice des travaux de la commission des affaires économiques à l'Assemblée Nationale.
Pour Alain Desmasures, vice-président du syndicat normand, si l'Etat ne réagit pas, il risque d'y avoir des drames. Selon lui, certaines entreprises sont très impactées par la hausse de l'électricité et ne peuvent plus payer leurs factures.
Certains bouchers, on leur a coupé le courant. C'est dramatique ! Avec les chambres froides, une coupure d'une journée et vous pouvez tout mettre à la poubelle.
Alain Desmasures, vice-président de la fédération régionale des bouchers-charcutiers de Normandie
Des factures parfois multipliées par 10
Nicolas Henry, boucher à Lillebonne a eu une bien mauvaise surprise en recevant sa dernière facture d'électricité : le kilowattheure est passé de 13 centimes à 1,34 euros, soit un coût multiplié par dix. Sa facture annuelle de 6 000 euros lui aurait coûté 70 000 euros l'année suivante, s'il n'avait pas fait le choix de changer de fournisseur. Mais pour ce changement d'opérateur, le boucher a dû s'acquitter des frais de résiliation d'une valeur de 12 000 euros.
Des négociations en cours
La fédération a déjà été reçue par le ministre des PME à Paris. Selon Gilles Dumesnil, président de la fédération régionale des bouchers-charcutiers normands, des négociations sont en cours avec tous les fournisseurs d'électricité.
Ce qu'ils demandent, c'est un bouclier tarifaire pour tous. Dès 2023, les TPE disposant d’un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kilovoltampère (kVA) pourront y prétendre. Mais c'est impossible pour les 3/4 des bouchers-charcutiers, selon Alain Desmasures, leur matériel étant souvent bien plus gourmand en énergie.