Lancée en février, la Ligue du vendredi rassemble 22 bars partenaires qui reversent 1% de leur chiffre d’affaires du vendredi soir pour une bonne cause. Les 2 fondateurs rouennais viennent de remettre leur premier chèque de 5 136 euros au Secours Populaire.
Vendredi soir, 21h00. Vous sirotez un cocktail ou dégustez une bière avec vos amis près de la cathédrale de Rouen. Quelques heures plus tard, un brin éméché, vous vous dirigez vers la caisse. Et vous faîtes une bonne action ! En effet, depuis février plusieurs bars partenaires rouennais versent 1% de leur chiffre d’affaires du vendredi soir à une association locale.
L’initiative s’appelle La Ligue du vendredi et elle a déjà permis de récolter via une cagnotte hébergée sur le site Hello Asso 5136 euros au Secours Populaire. Avec toujours le même slogan, « J'ai bu, mais j'ai donné », une autre association a été sélectionnée vendredi 4 septembre pour 4 mois. Il s’agit de L’autobus samusocial de Rouen qui vient en aide aux plus démunis.
« C’est très simple comme idée, si simple d’ailleurs que je me suis longtemps dit qu’il y avait quelque chose qui clochait. Mais non. La bière ne coûte pas plus cher pour les consommateurs et pour les bars, ça ne change pas grand chose. S’ils font par exemple 1000 euros de chiffre d’affaires, ils reversent 10 euros et encore ils sont défiscalisés à hauteur de 60% ! »
Si le concept est simple, il n’a pas toujours été évident de convaincre des propriétaires de bars. « Je suis allé voir au début tous les bars de Rouen et certains se sont montrés assez sceptiques à l’idée de « perdre » de l’argent », avoue l’un des cofondateurs qui souhaite rester anonyme ». Pour montrer que leur projet était bien « sérieux », ils ont fait appel en tant que parrain à … Joey Starr par le biais d’un ami.
Preuve que leurs efforts ont payé, la Ligue du vendredi rassemble aujourd’hui 22 bars dans le centre de Rouen contre 14 au début. Et de plus en plus de bars viennent vers eux.
Bar partenaire depuis février, le co-popriétaire du Fury bar, Ramon, a été séduit par l’ancrage local du projet. « Nous voulions aider un peu autour de nous, soutenir notre ville à notre niveau. On sait où va l’argent là. Et puis 1% de notre chiffre d’affaires sur un seul jour c’est vraiment dérisoire pour nous ».
L’aspect pratique de cette initiative a plu aussi au gérant du Cocoon Bar. « ça ne met pas en jeu notre société et ça ne nous prend pas beaucoup de temps. Et puis si ça peut redorer notre image auprès des riverains et de la municipalité, montrer que nous ne faisons pas que du bruit, c’est positif », reconnaît Xavier Dell’olio.
Les clients peuvent découvrir ce projet sur des dessous de verre, des écocup ou encore des stickers fournis par les co-fondateurs aux bars. A l’avenir, les créateurs de La Ligue du vendredi espèrent convaincre d’autres bars partenaires et exporter peut-être leur concept au Havre et à Evreux.