L'entreprise Normandie Logistique (NL), voisine de la société Lubrizol à Rouen, où s'est produit un spectaculaire incendie le 26 septembre, a contesté jeudi les accusations "d'infractions pénales" lancées par le directeur régional de l'environnement.
Mercredi, lors de son audition devant la mission d'information de l'Assemblée nationale, Patrick Berg, directeur régional de l'environnement (Dreal), a dit "avoir transmis au parquet un procès verbal comportant le relevé de plusieurs infractions pénales", sans les préciser.
Dans un communiqué diffusé jeudi, Normandie Logistique estime "qu'il n'appartient pas à la Dreal de qualifier une infraction de "pénale", mais aux autorités judiciaires".
L'entreprise "regrette que l'administration confonde les sujets et sorte de ses prérogatives pour désigner Normandie Logistique comme bouc émissaire en semant la confusion dans un dossier déjà complexe. Normandie Logistique ne peut que regretter ces insinuations", poursuit le communiqué.
D'après l'entreprise, les déclarations de M. Berg reposent sur un rapport envoyé mardi par la Dreal, qui est un service de l'Etat, à la suite de deux inspections des 30 septembre et 7 octobre. L'entreprise, se basant sur la réglementation, dit disposer "d'un délai pour répondre et s'expliquer".
NL précise en outre que les infractions relevées dans le rapport, si avérées, sont "passibles de simples contraventions" et "n'ont absolument rien à voir avec le départ de l'incendie".
Le 10 octobre, des enquêteurs et un magistrat parisien avaient perquisitionné les locaux de l'usine chimique Lubrizol à Rouen et de NL qui se rejettent la responsabilité de l'incendie.
Lors du sinistre du 26 septembre à Rouen, 9.505 tonnes de produits ont brûlé, dont 5.253 tonnes de produits chimiques sur le site de Lubrizol et 4.252 tonnes de produits sur le site de NL (parmi lesquels 1.691 t. de produits Lubrizol).
Le Premier ministre, Édouard Philippe, originaire de Normandie (Le Havre), doit se rendre vendredi à Rouen accompagné de la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, un mois après l'incendie.