Lubrizol : trois questions pour comprendre la réunion du Coderst mardi

Le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires (Coderst) se réunit mardi après-midi pour donner son avis sur la réouverture partielle de l'usine chimique Lubrizol, deux mois et demi après l'incendie de l'usine chimique.

Le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques se réunit mardi après-midi pour donner un avis sur la réouverture partielle de l'usine Lubrizol après l'incendie du 26 septembre. Le préfet du département a d'ores et déjà annoncé qu'il suivrait cet avis. 

Qu'est ce que le Coderst ?

Le Coderst, c'est le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques. Ce conseil, garanti par le code de l'environnement, existe dans chaque département depuis 2006, et est composé du préfet du département, Pierre-André Durand, et de 25 autres membres :
  • 4 "personnalités qualifiées" qui peuvent donner leur expertise sur le sujet
  • 9 membres d'associations, de professionnels et d'experts, notamment des associations environementales et de consommateurs, l'Ademe, mais aussi la directrice générale de Lubrizol Isabelle Striga
  • 5 membres des collectivités locales
  • 7 représentants de l'Etat et de l'ARS, dont deux membres de la Direction régionale de l'environnement (Dreal)
Le Coderst est chargé de produire des avis sur les thèmes qui l'intéressent, à savoir l'environnement et les risques sanitaires et technologiques. En Seine-Maritime, il se réunit le deuxième mardi de chaque mois, avec aujourd'hui un ordre du jour consacré à la réouverture ou non de l'usine Lubrizol. 

L'avis du Coderst est consultatif. Toutefois, sur le cas Lubrizol, le préfet de Seine-Maritime a déjà annoncé la semaine dernière qu'il se fierait à l'avis du conseil, "quel qu'il soit".

 

Sur quoi va se baser l'avis donné ?

La décision sera prise à l'issue d'un vote entre les différents membres du Coderst. Mais les débats vont largement se baser sur l'avis de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Normandie, la Dreal.

La semaine dernière, la Dreal a en effet donné son feu vert à la réouverture partielle de l'usine, celle de deux unités de mélange non touchées par l'incendie, via un projet d'arrêté remis au préfet. Une telle réouverture passerait par une diminution des stocks et un changement géographique pour que les produits ne soient plus stockés au même endroit.
 
Sauf surprise, le Coderst devrait abonder dans le sens de la Dreal et donner lui aussi un avis favorable à la réouverture partielle de l'usine, les associations y étant représentées seulement à la marge. 

Quelles sont les positions des uns et des autres ?

Le groupe américain propriétaire du site classé "Seveso seuil haut" (risque d'accidents majeurs) souhaite rouvrir au plus vite l'usine, qui stocke des produits chimiques destinés à être utilisés comme additifs pour lubrifiants. La direction agite l'argument économique, en menaçant de fermer définitivement le site employant près de 400 salariés (et plusieurs milliers de sous-traitants) s'il était encore fermé plusieurs mois.

Mais les associations environnementales sont elles plus sceptiques. Ce matin au micro de France Bleu, Guillaume Blavette, qui représentera France Nature Environnement cet après-midi au Coderst. "De mon point de vue, Lubrizol bricole, met en oeuvre des moyens provisoires, pour redémarrer au plus vite", explique-t-il. "Il faudrait prendre le temps pour ammener l'exploitant à protéger d'abord ses salariés et l'ensemble du territoire." 

Il hésite entre abstention et vote contre, pointant du doigt une réouverture qui, si elle a lieu, serait sans doute trop rapide, alors que près de 1000 fûts restent encore à évacuer. 

A gauche, les élus sont eux aussi dubitatifs, et pointent du doigt, dans un communiqué publié samedi, les nombreuses questions qui demeurent toujours sur l'origine de la catastrophe
 

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"Les conditions qui permettraient à l’Etat de se prononcer sur la réouverture partielle ne nous paraissent pas, aujourd’hui, réunies", écrivent-ils. "Nous comprenons l’enjeu économique lié à la demande de réouverture partielle. Mais il y a deux points sur lesquels nous ne transigerons jamais : la sécurité et la transparence."
 
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