Un immeuble du quartier Saint-Nicaise de Rouen fait l’objet, depuis mi-janvier, d’un arrêté de mise en péril. Dans la ville aux cent clochers, deux quartiers concentrent 160 bâtiments jugés vétustes. Si ces derniers ne sont pas rénovés, ils pourraient s’effondrer.
Humidité, électricité défectueuse ou même rongeurs… La réalité d’un immeuble du quartier Saint-Nicaise, évacué le 12 janvier dernier, est bien différente de la carte postale de Rouen et de ses maisons à colombages.
Les locataires ont subi des désagréments constants pendant des années, avant d’alerter la ville début janvier, après d’importantes fuites d’eau.
Des dégradations importantes
"Des architectes de la ville de Rouen se sont déplacés et ont constaté un défaut structurel avec une charpente et une toiture, notamment, en très mauvais état. On a pris un arrêté de mise en sécurité de l’immeuble", raconte Fatima El Khili, adjointe à la Ville de Rouen en charge de l’urbanisme.
Selon 76actu, les locataires ne se sont pas satisfaits des propositions de relogement. D’autant que les travaux que doit désormais effectuer le propriétaire pourraient durer longtemps : ce n’est pas la première fois que l’immeuble est pointé du doigt, des interventions ayant en effet déjà eu lieu en 2003 et 2005.
Regardez notre sujet sur la politique de la Ville de Rouen concernant les immeubles vétustes, avec l’interview de Fatima El Khili :
"On va vérifier que les travaux correspondent bien à ce qui a été prescrit dans l’arrêté de mise en sécurité. Si ce n’est pas le cas, la ville se substituera et fera les travaux d’office, et on les refacturera au propriétaire", précise Fatima El Khili.
Deux zones particulièrement touchées
Depuis l’effondrement mortel de deux immeubles à Lille, suivi de la menace d’un effondrement d’un immeuble d’Elbeuf, l’inquiétude gagne du terrain et les signalements se multiplient dans toute la France.
"Rouen, c’est beaucoup de bâtiments anciens, des bâtiments imbriqués les uns dans les autres. Ce sont des éléments qui viennent augmenter le risque de péril", souligne Fatima El Khili.
Deux secteurs sont dans le viseur des services de la ville : le centre historique, mais aussi le chantier entourant la future gare Saint-Sever. La métropole recense 160 constructions en péril, une liste qui s’est allongée ces derniers mois.
Les arrêtés de mise en péril ne pourront être levés que si des travaux conséquents sont réalisés. Une démarche qui peut prendre plusieurs années.