Les motards en colère de l'agglomération de Rouen n'ont toujours pas dit leur dernier mot sur la Zone à Faibles Emissions. Ils ont choisi ce premier week-end de l'Armada pour se faire entendre du plus grand nombre. Et défileront en pétaradant sur les quais et les ponts Guillaume le Conquérant et Flaubert, à la vue de tous !
"Une moto n'est pas une voiture à deux roues !". Jean-Philippe Ridel, le coordinateur de la Fédération des motards en colère de Seine-Maritime n'a pas perdu sa verve ni sa colère froide à l'encontre du projet de ZFE (zone à faibles émissions) de l'agglomération rouennaise. "Ce qu'on veut obtenir c'est une dérogation définitive pour les motards, et nous avons des arguments pour ça!".
Le 25 mars dernier, ils étaient 5500 motards à défiler dans la Métropole rouennaise, un nombre insuffisant semble croire JP Ridel, pour être entendu. "5500 motards, c'est autant d'électeurs, on s'attendait à ce que le président de la Métropole Nicolas Mayer-Rossignol reprenne contact avec nous. Mais non. Cette fois on a renoncé à prendre contact avec lui".
A défaut des élus de la Métropole, les motards en colère se feront voir et entendre des Rouennais et touristes en balade sur les quais de l'Armada à l'heure du déjeuner. Un millier de motards sur le pont Guillaume le Conquérant et le quai Ferdinand de Lesseps le long de la Seine, puis sur le Pont Flaubert, voilà qui devrait faire son petit effet !
Une dérogation pour les deux roues
Atmo Normandie a été sollicitée par la Métropole Normandie pour étudier l'impact de la ZFE sur la qualité de l'air. Et la part de chacun dans ces émissions. Il apparait dans cette étude que le trafic maritime et fluvial représente 30 % des émissions, les industries 30%, l'agriculture et les poêles 10%, et le trafic routier 30%. Parmi les usagers de la route, la part des émissions des motos correspondrait à moins de 1%.
Un argument de plus pour les défenseurs d'une dérogation pour les motos dans la ZFE.
Nous avons des émissions réduites, pas de moteurs diesel, nos déplacements sont plus courts, nous ne créons pas de bouchons, nous demandons moins de voiries, d'infrastructures routières et de stationnements !
Jean-Philippe Ridel, coordinateur de la Fédération des motards en colère de Seine-Maritime
Reportage de G. Archiapati et C. Heudes. Images de drone : ©Armada de la liberté Interviews de Jean-Philippe Ridel, coordinateur Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) 76, Pierre Maurer , motard en colère, Enzo Malandain, Motard en colère
1200 motards vont donc défiler à partir de 13 heures ce samedi 10 juin, venus de tous les départements normands, mais aussi de région parisienne du Nord ou du Loiret.
Les motards avaient obtenu dans un premier temps une dérogation provisoire jusqu'en septembre 2023, ils espèrent maintenant obtenir une dérogation définitive.
"Pour l'instant le président de la Métropole ne veut rien entendre. Si on a pas eu de contact avec lui et qu'il n'a pas la courtoisie de nous recevoir avant le 2 septembre, on bloque tous les ponts, on bloque tout Rouen !" prévient Jean-Philippe Ridel