C'est à l'appel d'une organisation syndicale, qu'un rassemblement a eu lieu ce 24 février 2021 pour dénoncer les conditions de travail d'une profession qui s'estime oubliée par le gouvernement.
Reconnaissance. Voilà le mot qui résume la raison de la mobilisation organisée à Rouen ce mercredi de plusieurs dizaines de sages-femmes des départements de l'Eure et de Seine-Maritime.
Reconnaissance d'une profession, reconnaissance d'un statut et donc de la rémunération qui va avec.
"Par rapport à d'autres professions libérales paramédicales avec trois ans d'études, alors que nous les sages-femmes, on est à Bac + 5, je gagne moins qu'un certain nombre de ces professions."
Je dois être à 1800 euros par mois.
Un salaire insuffisant par rapport aux responsabilités engagées auprès des femmes"
Pour la troisième fois en 2021, les sages-femmes manifestent pour demander une nouvelle revalorisation de leurs salaires. Après le SEGUR de la santé, elles avaient obtenu 183 euros d'augmentation mensuelle, la même augmentation que celle accordée aux personnels paramédicaux.
Toutes ont le même métier et partage la même passion. Mais toutes sont épuisées, parfois découragées par leurs conditions de travail.
"Je peux vous assurer que, régulièrement, on ne mange pas. On ne prend pas de pause, on ne fait pas pipi pendant 12 heures."
Donc on ne met jamais nos patientes en danger, mais c'est à nos dépens"
Une profession méconnue
Et plus que de l'argent, les sages-femmes souhaitent être reconnues pour leur travail qui ne se limite pas aux salles d'accouchements.
Prévention, interruption volontaire de grossesse, accompagnements des femmes victimes de violences : leurs compétences sont bien plus nombreuses et variées qu'on ne le pense. Et parfois, les sages-femmes sauvent des vies quand un accouchement ne se passe pas comme prévu.
D'après une enquête menée par le l'ordre des sages-femmes en septembre 2020, plus d'une professionnelle sur deux avait déjà envisagé de changer de métier.