Alors que les premières verbalisations interviendront le 1er mars dans 13 communes concernées par la Zone à faibles émissions (ZFE), les opposants continuent de demander la suspension de cette mesure. Une trentaine d'entre eux a bloqué pendant une heure la circulation sur l'A150 samedi 25 février 2023. Explications.
Six mois après son instauration à Rouen et dans douze autres communes de la Métropole, la Zone à faibles émissions (ZFE) continue de susciter la colère chez les automobilistes. Une opération escargot organisée par des opposants à la mesure a fortement ralenti ce samedi 25 février 2023 la circulation sur l’A150 entre Barentin et Rouen. Le cortège réunissait des militants insoumis, des motards en colère, des gilets jaunes mais aussi des activistes du climat.
"Cela n'a rien à voir avec l'écologie"
"La ZFE vise à lutter contre la pollution. Or cela n’a rien à voir avec l’écologie. Quand on voit les 135 000 camions qui passent chaque semaine sur le Pont Mathilde, c’est absurde de venir cibler les automobilistes qui ont de vieilles voitures", explique l’un des participants, Michel Rose qui fait aussi partie du mouvement des gilets jaunes.
Parti de la zone commerciale de Barentin, une commune située en dehors du périmètre de la ZFE, le convoi était composé d’une dizaine de voitures et motos. Suffisant pour que des bouchons se forment rapidement, provoquant l’agacement des usagers de la route. Après une heure de ralentissement, les manifestants ont été interceptés et contrôlés en arrivant à Rouen. Ils prévoyaient de se rendre jusqu’au boulevard des Belges où une opération de tractage menée par d’autres opposants à la ZFE a débuté vers 15h30.
Les premières sanctions vont tomber le 1er mars
Cette mobilisation intervient alors que la période de pédagogie et de sensibilisation fixée par la Métropole de Rouen jusqu’au 28 février 2023 touche à sa fin. Le 1er mars 2023, les premières verbalisations tomberont. Les automobilistes circulant sans vignette ou avec des Crit’air 4 ou 5 – donc non conformes - se verront infliger une amende de 68 euros.
Une échéance qui arrive beaucoup trop vite selon les manifestants. Ils estiment que les aides apportées par la Métropole de Rouen pour changer de véhicules sont insuffisantes. Et dénoncent une mesure injuste qui pénalise les habitants les plus modestes.
En ce moment avec l’inflation, beaucoup n’ont pas les moyens de se payer une nouvelle voiture. Dans ma circonscription - celle des cantons d’Elbeuf, de Canteleu et de Grand-Quevilly - il y a 60% d’ouvriers et d’employés. On a beaucoup de gens au chômage. Il n’y pas assez d’aides, pas d’avance de trésorerie. Les banques ne prêtent pas. Il n’y pas non plus assez de transports en commun. Sans compter les habitants de l’Eure qui travaillent à Rouen et qui n’ont pas d’autres choix que de venir en voiture
Alma Dufour, député LFI de la Seine-Maritime.
Les opposants demandent donc la suspension de la ZFE, « une zone à forte exclusion » ont-ils répété lors de ces actions. Le cortège s'est rendu devant le conseil de la Métropole en fin d'après-midi.