Une quinzaine de personnes, membres du syndicat agricole FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, se sont rassemblées au fournisseur de restaurants Promocash pour vérifier la provenance des produits. Une action dans la continuité de leur opposition à l'accord de libre-échange mercosur-UE.
L'opposition se poursuit. Alors que l'Union Européenne a annoncé le 7 novembre avoir conclu avec le Mercosur des négociations en vue d'un accord, des agriculteurs se sont rassemblés au magasin fournisseur de restaurateurs Promocash d'Evreux.
Objectif de l'action, voir si la provenance des produits figure sur leurs étiquettes et si un maximum d'entre eux est d'origine française. Après une heure passée dans les rayons du commerce, les agriculteurs dressent un constat alarmant.« Il y a 80 à 90 % de la charcuterie qui est étrangère constate Romain Loiseau, président des Jeunes agriculteurs de l'Eure.
« C'est très négatif. On a trouvé de l'andouille de Vire, bien notifiée "andouille de Vire", qui est étrangère, avec du porc UE. C'est dépitant, c'est l'endroit où se fournissent les restaurateurs. Les gens quand ils vont au restaurant, c'est pour se faire plaisir, c'est le moment de mettre la qualité française en avant. »
« On a bon espoir de peser lourd »
Avant la signature finale et la potentielle entrée en vigueur de cet accord, des négociations doivent encore avoir lieu côté européen avec les pays membres de l'Union. « C'est vraiment la flagrance de ce qui peut nous arriver demain. On peut faire face à un raz de marée de ces produits-là. Ils sont ultra-compétitifs mais ne respectent rien en termes de normes, précise Laurent Duclos, secrétaire général de la FNSEA 27.
Nous en France, quand on consomme une vache elle est bien portante. Là-bas, on mange tout, une bête qui est fiévreuse ou sous traitement antibiotique. Forcément, ces bêtes arrivent à un prix compétitif et on mange de la merde
Laurent Duclos, secrétaire général de la FNSEA 27
Ce traité de libre-échange doit maintenant être ratifié par les Etats membres de l'UE. « On a bon espoir de peser lourd bien que nos politiques nous aient lâchés avec cette dissolution » assure le secrétaire général. Avant le début des négociations au sein de l'Union Européenne, l'Elysée estime de son côté que l'accord « reste en l'état inacceptable ».