"Paris-Normandie ne mourra pas !" Jean-Louis Louvel s'exprime pour la première fois sur la reprise du quotidien

Dans un multiplex vidéo organisé par le club de la presse de Rouen, l'actuel actionnaire du quotidien régional est revenu sur les difficultés financières de Paris-Normandie depuis la crise du Covid-19 et a abordé la question de l'avenir du journal en juin
 

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"Pas Sans PN" est le slogan de l'opération de soutien lancée à Rouen par le club de la presse et de la communication de Normandie après l'annonce, fin avril, de la mise en liquidation de Paris-Normandie, le plus ancien quotidien régional de France.

Un mois après le début de la crise sanitaire et des mesures de confinement, la direction du quotidien avait demandé la mise en liquidation de la société éditrice, la SNIC. Le tribunal de commerce de Rouen a ensuite  prononcé le mardi 21 avril 2020 la liquidation de Paris-Normandie avec prolongation d'activité de trois mois.
Les candidats à la reprise ont jusqu'au 22 mai pour déposer leurs offres et une audience du tribunal devrait avoir lieu à la mi-juin. 

Un débat pour soutenir et échanger

Parmi les actions menées par le club de la presse pour défendre le journal et ses salariés, le club de la presse a organisé le mercredi 7 mai une émission spéciale présentée par Michel Murlin avec Jean-Marie Charon, sociologue des médias et Anne Bouchet, déléguée syndicale SNJ à Paris-Normandie.

De nombreux intervenants en duplex Internet (confinement oblige) se sont exprimés, dont la sénatrice Catherine Morin-Desailly  (présidente de la Commission permanente Culture, éducation et communication ), Thierry Rabiller,  directeur de la rédaction de Paris-Normandie et Jean-Louis Louvel, actionnaire principal du quotidien.  

Des pertes importantes

Trois ans après l'arrivée de Jean-Louis Louvel, et alors que le journal, après avoir négocié le virage du numérique, commençait lentement à se redresser, la crise du Coronavirus  a "plaqué au sol" Paris-Normandie.

Dans le débat diffusé en direct sur les réseaux sociaux par le club de la presse, Jean-Louis Louvel a précisé l'importance des pertes subies par la crise du Coronavirus :

"Le contexte de ces dernières semaines, avec cette crise qui nous met les deux genoux à terre, est très difficile !
Nous avons enregistré et subi :
  • -95% de recettes publicitaires, et ce en très peu de temps
  • -65% sur les annonces légales
  • -25% sur les annonces d'état-civil (le carnet avec les avis de décès)
  • -22% sur la vente au numéro.
Et encore, ces ventes de journaux au numéro ont été notamment réalisées par nos porteurs à domicile, puisque de nombreux magasins et points de vente habituels étaient fermés, et qu'en plus, la Poste ne distribuait plus tous les jours.
Parallèlement, nous avons eu des abonnements numériques en hausse, mais un abonnement numérique ne remplace pas (encore) un abonnement papier"

Faut savoir que de mi-mars à fin avril, ce sont 2 millions d'euros de recettes perdues, juste à cause du Covid. Et on a estimé qu'à fin juin, ces pertes pourraient aller jusqu'à moins 3 millions d'euros…
- Jean-Louis Louvel, actionnaire principal du quotidien régional Paris-Normandie, le 7 mai 2020

VIDEO : l'émission spéciale "Pas Sans PN" du 7 mai 2020 présentée par Michel Murlin et produite par AKTUA Prod


"Paris-Normandie ne mourra pas !"

Interrogé sur un éventuel repreneur et sur l'avenir du journal, Jean-Louis Louvel a déclaré qu'il n'était pas inquiet pour la pérennité de Paris-Normandie :

"Ce que je veux dire c'est que je n'ai pas d'inquiétude pour qu'il y ait des offres de reprise. Et quand je dis "des",  je parle donc au pluriel, d'offres de reprise notamment émises du monde de la presse, bien évidemment pour s'intéresser à la reprise de Paris-Normandie, malgré un contexte très difficile."
"Mais la marque est forte, le virage numérique a été déjà bien entrepris et des groupes de presse de presse s'intéressent vivement à Paris-Normandie.

 

Des emplois menacés ?

"Alors, par contre, ce qui est certain, et même si je n'ai pas d'inquiétude sur le fait qu'il y ait un repreneur,  donc Paris-Normandie ne mourra pas,  en revanche,  avec le crise du Covid actuellement, ça veut dire que s'il y a un repreneur  acté au mois de juin,  il sera encore en plein Covid, avec toujours de fortes baisses de recettes publicitaires, donc des baisses de revenus très importantes…"

Donc, pour les repreneurs, par contre ce qui sera très difficile pour eux, c'est que  personne ne pourra, à mon sens, reprendre le périmètre intégralement de Paris-Normandie, ça veut dire sauver l'intégralité des 220 emplois concernés, imprimerie incluse.
- Jean-Louis Louvel, actionnaire principal de Paris-Normandie, le 7 mai 2020

 

Qui pour reprendre Paris-Normandie ? 

Si Jean-Louis Louvel ne donne aucune nom des possibles repreneurs "du monde de la presse" en lice, on pense évidemment à l'ouest, au groupe breton du leader national "Ouest-France" et sa filiale Publihebdo (deux quotidiens normands et 85 hebdos dont 35 en Normandie). Toujours à l'ouest, citons  le groupe normand "La Manche Libre" (premier hebdo de France, plus la radio, le gratuit et le site Tendance Ouest).

N'oublions pas, au  nord, le géant belge, le groupe Rossel  et ses nombreuses "marques" comme La Voix du Nord ou Le Courrier Picard.
Rossel, candidat à la reprise de Paris-Normandie en 2017, avait été écarté par le tribunal de commerce de Rouen...
 

Une surprise venue de Paris ? 

Jean-Marie Charon le sociologue des médias, dans un entretien aux salariés de Paris-Normandie publié dans une page spéciale le 4 mai, ne voyait pas les candidats bretons et normands parmi les repreneurs : "Je crois moins à un intérêt d’un quotidien de l’ouest"

"J'ai plutôt le sentiment que la région a plus de relations avec le nord de la France qu’avec la Basse-Normandie. Je verrais donc bien la cohérence qu’un groupe, dont le navire amiral est dans le nord de la France"

Jean-Marie Charon donne donc le groupe Rossel favori, mais n'exclut pas un candidat surprise, venu du sud, de l'amont de la Seine, de Paris :

"On peut aussi imaginer qu’un quotidien à la fois local et national se pose la question, je pense au Parisien. Car il y a toujours aussi dans l’air l’idée d’un Grand Paris, de Paris au Havre. L’État – qui va bien devoir lui aussi se pencher sur le dossier – peut aussi se dire que cela a un sens."

"Le Parisien – Aujourd'hui en France" est un quotidien détenu via le groupe Les Echos, par le groupe LVMH.
 LVMH, dont le secrétaire général est Marc-Antoine Jamet, maire, entre Paris et Rouen, de la commune de Val de Reuil (Eure).
 

 


"On est debout !"

En attendant le nom des candidats à la reprise et en juin le choix du tribunal de commerce de Rouen, le rédacteur en chef de "PN" a rappelé, dans le multiplex du club de la presse, le rôle incontournable et irremplaçable de son journal dans l'information de proximité auprès de la population normande.

Notamment dans les crises telles que celle de Lubrizol. Et maintenant celle du Coronavirus où la rédaction s'est adaptée pour informer au plus près sur tous les supports, y compris avec un direct vidéo quotidien avec les intervenants les plus qualifiés pour répondre aux questions des lecteurs.

Avant tout, c'est l'information le cœur de métier de Paris-Normandie. Ce sont ces journalistes qui sont qui sont présents, qui travaillent sans  faillir. On n'a pas les deux genoux à terre : on est debout !
La rédaction de Paris-Normandie elle est bien debout, elle vous regarde droit dans les yeux, elle regarde ses lecteurs droit dans les yeux, et elle sera présente jusqu'au bout !

- Thierry Rabiller, directeur de la rédaction de Paris-Normandie, le 7 mai 2020

 

VIDEO : un exemple de la présence de la rédaction de Paris-Normandie sur les supports numériques avec "Lignes ouvertes", une émission quotidienne d'infos pratiques réalisée en direct depuis le début du confinement
 

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