Le tribunal de commerce a désigné ce lundi 15 juin 2020 le repreneur du quotidien régional Paris-Normandie placé en liquidation judiciaire pendant le confinement
Les salariés de Paris-Normandie avaient fait leur choix au début du mois et ils l'avaient fait savoir le 9 juin en manifestant devant le tribunal de commerce de Rouen pendant l'audition à huis-clos des deux candidats à la reprise du journal.
Ils avaient peur de voir revenir Jean-Louis Louvel et avaient soutenu la candidature du groupe Rossel.
Ce lundi 15 juin 2020, ces mêmes salariés et leurs syndicats s'étaient rassemblés à 14h avenue Pasteur, devant le greffe du tribunal de commerce, pour attendre l'annonce de la décision et le nom du repreneur.
Soulagement et satisfaction à 14h10 : c'est Rossel qui l'emporte.
La décision est tombée : le tribunal de commerce de #Rouen a choisi l'offre du groupe #Rossel pour la reprise du quotidien régional #ParisNormandie. Les salariés réunis devant le greffe applaudissent, soulagés et pour certains en pleurs. pic.twitter.com/VqWmZWthC3
— Mathieu Normand (@oMatnor) June 15, 2020
Des licenciements
La réaction à cette annonce ?
C'est le soulagement en premier, celui de pouvoir tourner une page, mais par contre je n'utiliserai pas le mot satisfaction parce qu'on a quand même 60 salariés qui vont se faire licencier et cela reste une épreuve douloureuse, surtout vu le contexte…
Anne Bouchet, déléguée syndicale SNJ de Paris-Normandie
VIDEO : Félix Bollez et Patrice Cornily
Investissement pour l'avenir
Le groupe belge, propriétaire de La Voix du Nord et repreneur (avec succès) de quotidiens français en difficulté tels que le Courrier Picard ou l'Union de Reims a donc été choisi pour reprendre à Rouen, le plus ancien quotidien régional de France.
Une reprise de Paris-Normandie par La Voix du Nord qui sera effective dès le 22 juin 2020.
Selon les premières informations, c'est l'expérience française du groupe Rossel (déjà candidat à la reprise de "PN" en 2017) et sa capacité à assurer l'avenir sur le long terme du quotidien normand qui aurait fait la différence avec l'autre offre belge d'IPM.
Rossel apporte à Paris-Normandie son expertise, un plan de formation des salariés, un projet éditorial qui sera défini avec l'équipe en place, mais aussi (et surtout) 3 millions d'euros au capital et de 1,8 à 2,5 millions d'euros d'investissement supplémentaire pour développer l'entreprise.
Paris-Normandie, après une période difficile, doit pouvoir s'adosser à un groupe dont c'est la spécialité et qui a une taille critique suffisante pour donner les moyens à cette entreprise de se développer sur le long terme.
Bernard Marchant, administrateur délégué du groupe Rossel le 9 juin 2020
VIDEO : Bernard Marchant, administrateur délégué du groupe Rossel, présente (e 9 juin 2020)les points forts de son offre
Jean-Louis Louvel candidat associé à la reprise
L'entrepreneur rouennais Jean-Louis Louvel, qui avait repris Paris-Normandie en 2017 et qui avait demandé pendant le confinement (et 7 millions d'euros de dettes) le placement du journal en liquidation judiciaire, était à nouveau candidat en juin 2020 à la reprise de Paris-Normandie en tant qu'associé minoritaire (à 49%) avec le groupe belge IPM face au groupe Rossel.
Au sein de Paris-Normandie, des critiques ont été formulées par le syndicat CGT concernant les mouvements financiers (légaux mais jugés "immoraux") opérés en avril, avant le placement en liquidation, par Jean-Louis Louvel alors actionnaire principal du journal.
En septembre 2019, tout en étant propriétaire de Paris-Normandie, Jean-Louis Louvel s'était présenté aux élections municicpales de Rouen. Quelqus semaines après le premier tour (où il était arrivé 3e) il avait ensuite jeté l'éponge et subitement abandonné ses co-listiers.