L'espèce est en danger dans son milieu naturel. Cette naissance est donc une bonne nouvelle pour sa conservation.
Carnet rose au parc de Clères. Un bébé hapalémur d'Alaotra est né le 16 mars 2022. Il est surveillé de près par sa mère Lili. Elle se montre très protectrice de son nouveau-né.
Une espèce en danger
Cette naissance est importante pour l'espèce de lémurien car elle est classée depuis 2002 en “danger critique” d’extinction sur la liste rouge de l’UICN dans son milieu naturel. Cela est dû à la réduction de son habitat. Le lac Alaotra est en effet la zone la plus utilisée pour la culture du riz de Madagascar. De vastes étendues de terrains de roseaux y sont brulées régulièrement. Cette espèce est également chassée pour sa chair ou pour être vendue comme animal de compagnie. L'espèce bénéficie d’une campagne de protection, par le biais d’un programme européen d’élevage (EEP).
Pour l'instant, la petite famille est parfois à l'intérieur, car le parc leur laisse libre accès à leur loge, qui est chauffée. Les visiteurs ne sont pas certains de voir le dernier né.
Une espèce sociale
L'hapalémur vit sur les berges et dans les forêts humides autour du lac Alaotra, au Nord-Est de Madagascar. Il mesure de 30 à 40 centimètres mais atteint le double lorsque rajoute la taille de sa queue. C'est un animal poids-plume de un à deux kilogrammes.
Il vit une vingtaine d'années dans la nature et jusqu’à 30 ans en captivité. La gestation dure cinq mois et la femelle donne naissance à un ou deux petits par portée. Le lémurien est folivore : il se nourrit de bambous, papyrus, roseaux…
Une naissance de plus pour le parc de Clères
Il y a déjà d'autres naissances d'hapalémurs dans le parc botanique et animalier, propriété du département de la Seine-Maritime. C'est même l'une de ses missions. Il participe d'ailleurs au programme européen d'élevage pour cette espèce entre autre. Les lémuriens sont régulièrement échangés entre zoos afin d'améliorer la diversité génétique. D'autres peuvent être relâchés dans leur habitat à Madagascar pour renforcer l'espèce.
Le parc de Clères s'étend sur près de 12 hectares. Il s'agît avant tout d'un jardin. Le parc arboré a été créé bien avant le parc zoologique. C’est Hector de Béarn qui autour des années 1860, choisit de restaurer le château de Clères dont il venait d’hériter pour avoir le plaisir d’une demeure beaucoup moins éloignée de Paris que ne l’était son château de la Rochebeaucourt.
Il faut attendre 1919 pour qu'il devienne un parc animalier. Jean Théodore Delacour rachète la propriété et en un an et la remet en état, creuse l’étang, construit des volières, répare et décore le château. En même temps, Avray Tipping, un architecte paysager anglais, agence le parc pour recevoir oiseaux et mammifères. Bientôt, les animaux évoluent en liberté. La collection d’oiseaux était très importante puisqu’elle a regroupé jusqu’à trois mille spécimens répartis en cinq cents espèces. Clères devient un centre d’attraction, non seulement pour les naturalistes, mais aussi pour les amateurs de la nature et des arts.
Une importante équipe de soigneurs s'occupe des animaux. Le matin, ils préparent leur nourriture. Les menus sont très variés selon les besoins de chaque espèce (carnivores, omnivores ou végétariens).
Le parc est ouvert jusqu'à l'automne. Chaque année, il ferme durant l'hiver. Une partie des animaux accède à des salles chauffées plus adaptées à leurs habitudes de vie.