Procès d'assises à Rouen : "mon cerveau a vrillé, j'ai pensé que c'était lui ou moi" explique Céline, 35 ans, accusée d'assassinat et d'atteinte à la dépouille de son conjoint

Au 4e jour d'audience, la compagne de la victime a décrit sa vie commune avec lui. Des débuts romantiques durant l'Armada 2008 jusqu'aux violentes disputes 10 ans plus tard. Elle a reconnu avoir plusieurs fois tenté de le tuer.

Céline V., esthéticienne, avait 21 ans quand elle a rencontré Sliman, jeune homme qu'elle décrit alors comme "le prince charmant", un terme qui fait écho aux proches de la victime le décrivant comme un "rayon de soleil".  Il est plus âgé de 14 ans. C'était l'été 2008, celui de l'Armada. 

Le jeune homme est particulièrement romantique, il l'emmène par surprise à Honfleur et pense à lui offrir des fleurs.

La naissance d'un enfant en 2015 aurait modifié les relations du couple, explique t-elle. Sliman ne reconnaitra pas officiellement son fils. Céline V. parle de la survenue de disputes et d'agressivité quand son compagnon a trop bu. 

 

Une séparation qu'elle pense irréalisable

En 2018, l'esthéticienne explique qu'elle a décidé de quitter son compagnon. Elle croit comprendre qu'il ne la laissera jamais faire.  "Mon cerveau a vrilllé" dit-elle, "J'ai compris que c'était lui ou moi."

 L'accusée poursuit et décrit ses tentatives pour mettre fin aux jours de son compagnon à leur domicile.

Dans une salle des Assises pleine, la femme explique qu'elle a tenté de l'endormir avec des anxiolytiques écrasés dans un plat, et de piquer Sliman avec une seringue remplie d'air, comme on le voit dans des films policiers. Elle dit aussi avoir essayé de l'étouffer pendant son sommeil. 

Pour les experts, une personnalité normale mais une situation d'emprise qui l'a fait basculer

 L'analyse psychiatrique de Céline V. a laissé apparaître  une personnalité "non pathologique", selon une experte interrogée par l'agence France presse.

Céline V. présente une "personnalité équilibrée, mature, aux valeurs morales fortes" ne montre "aucun signe de dangerosité psychiatrique, ni criminologique",a déclaré l'experte psychiatre à la cour par visioconférence.

Interrogée par la présidente de la cour d'assises, sur le décalage entre ce portrait et les faits reprochés, l'experte explique que "lorsque la terreur dépasse la morale, on peut basculer sur un passage à l'acte, Céline Vasselin reconnaît un acte de folie mais ne présente aucun danger psychiatrique".    

 "Pendant ce scénario, elle a perçu l'assassinat comme la seule issue possible", analyse le médecin, "c'est quelqu'un d'organisé, pour elle et son fils c'était la seule solution pour être enfin en sécurité", d'après l'expertise qui se base sur les déclarations de l'accusée.

 "La relation d'emprise peut ici être établie, notamment en raison de menaces et violences récurrentes" a estimé la psychiatre, "elle était dépendante à la victime", dans un en état "d'anxiété majeure".

L'experte a conclu sur le manque de témoignages pour accréditer toutes ces violences écrites par l'accusée: "l'emprise on n'en fait jamais état auprès de tiers, c'est dans l'intimité du couple, quand la porte se referme qu'elles sont mises en lumière".

Le procès se poursuit vendredi devant la cour d'assises de Seine-Maritime. Les deux accusées, Céline V et son amie Jessica  A. encourent la réclusion criminelle à perpétuité. 

 

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