Le premier ministre Jean Castex doit annoncer des mesures samedi 17 octobre lors de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Il a d’ores et déjà écarté l’idée de créer un revenu minimum pour les moins de 25 ans.
Jean Castex doit annoncer des mesures samedi 17 octobre pour aider les personnes les plus touchées par les conséquences économiques liées à la crise du coronavirus. Mais il a exclu lundi 12 octobre sur France Info d’élargir le Revenu de solidarité active (RSA) pour les jeunes de moins de 25 ans qui n’y ont pas droit.
Face à ces propos, Philippe Dupont, le directeur du centre Abbé-Pierre Emmaüs d’Esteville, à 30 km de Rouen ne cache pas sa colère.
C’est révoltant. Le gouvernement ne prend pas en compte la souffrance des 800 000 jeunes en situation de pauvreté, il photocopie les inégalités sociales »
Selon des données de l’Insee en 2018, le taux de pauvreté chez les jeunes âgés de 18 à 29 ans est quatre fois supérieur à celui des personnes âgées de plus de 65 ans. La crise économique de 2008, puis celle engendrée par l’épidémie du coronavirus, ont aggravé leurs conditions de vie.
Des jeunes en rupture familiale
« Beaucoup de jeunes en situation de précarité occupaient des emplois dans l’hôtellerie ou la restauration. Et comme ces secteurs ont été très frappés par la crise, ces jeunes ont basculé dans l’extrême pauvreté ».
Une situation particulièrement difficile d’autant que les moins de 25 ans suivis par la fondation Abbé-Pierre Emmaüs sont souvent en rupture familiale et ne peuvent donc pas demander d’aide.
D’autres associations comme Le Secours Catholique réclamaient une ouverture du RSA dès l’âge de 18 ans dans une tribune du JDD du 10 mai.
Selon elles, les aides annoncées par le gouvernement le 23 juillet en faveur des jeunes pour un budget de 6,5 milliards sur deux ans « laissent sur le bord de la route toute une partie de la jeunesse la plus touchée par la pauvreté : les jeunes à la rue, ceux résidant dans des squats ou hébergés chez des tiers, dans un centre d'hébergement d'urgence, à l'hôtel ou encore dans des familles aux revenus modestes ».
Selon le politiste Tom Chevalier, chargé de recherche au CNRS et auteur de "La jeunesse dans tous ses États" dans la quasi-totalité des pays européens, les jeunes peuvent bénéficier d’un minimum social dès 18 ans contrairement à la France.