Cécilia B. était jugée devant la cour d'appel de Rouen pour avoir volontairement mis le feu à son appartement de Brionne en 2013, et provoqué la mort d'un homme de 29 ans. L'accusée avait été condamnée à 18 ans en première instance.
L'avocat général avait requis 14 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Cécilia B., la cour d'appel a finalement reconnu la culpabilité de l'accusée en la condamnant à 12 années d'emprisonnement. Le verdict est tombé tard dans la soirée du mardi 1er juin, après quatre jours de procès pendant lesquels Cécilia B. n'a jamais reconnu les faits. "J'attendais de l'humilité, de l'empathie, je n'en ai pas eu" regrettait pendant les plaidoiries l'un des avocats de la partie civile, "il n'y a pas d'autres hypothèses crédibles. J'ai rarement vu un tel faisceau d'indices concordants" poursuit-il.
Cécilia B. a donc été reconnue coupable pour la deuxième fois d'avoir volontairement mis le feu à son appartement de Brionne dans la nuit du 23 au 24 novembre 2013, provoquant la mort d'un homme de 29 ans qui participait à une soirée entre amis dans l'immeuble.
Pour les avocats des parties civiles ainsi que pour le ministère publique, la culpabilité de l'accusée ne fait aucun doute. L'avocat général François Pucheus, a plaidé deux heures ce mardi après-midi, assurant que le passage à l'acte de Cécilia B. n'était pas contestable. "Elle le fait avec son mal de vivre et en état d'ivresse", dit-il, insistant sur le fait que l'incendie avait provoqué la mort d'un homme de 29 ans, mais qu'il aurait pu faire bien plus de victimes. Pour ces actes, elle doit être punie.
La défense qui évoquait la possibilité d'un accident électrique n'a pas réussi à remettre en cause les certitudes des parties civiles, qui ont insisté dans leurs plaidoiries sur la personnalité "borderline" ou état limite de Cécilia B., entre instabilité et impulsivité. La mère de famille de 46 ans a jusqu'à présent vécu une vie cabossée envahie par l'alcoolisme et la toxicomanie, une vie violente ponctuée de drames intimes et familiaux, et d'internements. Emprisonnée depuis trois ans et demi, l'accusée est suivie médicalement, et se dit dorénavant abstinente.
Pour la famille de la victime, et particulièrement pour sa compagne, ce deuxième procès n'a pas apaisé les rancoeurs et la douleur.