Après avoir auditionné le 22 octobre le président du groupe Lubrizol, Eric Schnur, la commission d'enquête sénatoriale s'est rendue ce jeudi 24 sur le site de l'usine. Avant d'aller à la préfecture auditionner Pierre-André Durand le préfet de Seine-Maritime.
Sept sénateurs sont donc arrivés ce matin sur le site de Lubrizol, parmi lesquels Pascal Martin, Catherine Morin-Desailly, Céline Brulin et bien sûr Hervé Maurey.En nous rendant sur place dès le démarrage des travaux, nous souhaitons recueillir les témoignages au plus près de l'incendie (...)
La commission entendra toutes les personnes concernées par cet accident, aussi bien sur le plan environnemental que sanitaire ou économique.
Hervé Maurey, le sénateur centriste de l'Eure et président de la commission d'enquête sénatoriale.
Ils sont venus faire un état des lieux de l'accident, et recueillir les témoignages de différents interlocuteurs : l'équipe de nuit qui travaillait au moment de l'incendie du 26 septembre, ainsi que des responsables syndicaux.
Les sénateurs ont été partulièrement sensibles au désarroi des personnels de l'entreprise très touchés par les évènements, et soumis aux critiques extérieures au quotidien.
Ils ont également rencontré les directions de Lubrizol et de Normandie Logistique, puis les services de l'Etat ( le préfet de Région, l'Agence Régionale de Santé, et DREAL ), ainsi qu'avec le SDIS 76.
La commission s'est également entretenue avec les élus du territoire, les représentants des chambres consulaires, et les associations environnementales comme France Nature Environnement.
Plus tard dans la journée, c'était au tour du préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand d'être entendu par la commission.
Les missions de la commission
La commission du sénat aura aussi pour mission de revoir l'application des règles auxquelles sont soumises ces installations classées Seveso, et de tirer les enseignements de l'accident du 26 septembre qui aurait pu avoir de bien plus graves conséquences. La commission du sénat est mise en place pour une durée de six mois, elle dispose de prérogatives plus importantes qu'une mission d'information. Les personnes convoquées pour être auditionnées devront prêter serment devant les sénateurs.
La commission répond aux journalistes
Ce jeudi après-midi, trois sénateurs ont également répondu aux questions des journalistes :Hervé Maurey président de la commission sénatoriale et sénateur de l'Eure, Christine Bofanti-Dossat, sénatrice LR du Lot et Garonne et rapporteure de la commission, et Nicole Bonnefoy sénatrice PS des Charentes
-Pourquoi cette enquête parlementaire ?
Hervé Maurey : Cette commission sénatoriale est une prérogative parlementaire, c'est son rôle de s'informer et d'enquêter.
Le sénat est réputé pour défendre les territoires. La justice établira les responsabilités.
L'objectif est de pointer d'éventuels dysfonctionnements et d'améliorer les règles qui s'appliquent aux 1300 sites Seveso français. Ce qui donnera lieu à faire évoluer les règles, les systèmes d'information et d'alarme, et à remettre la culture du risque au coeur des préoccupations.
Les pompiers qui sont intervenus sur Lubrizol ont par exemple manqué de mousse et d'eau en raison d'un débit trop faible,
-Les salariés de Lubrizol éprouvés ?
Nicole Bonnefoy : Les salariés ne s'expliquent pas la violence de l'incendie, ni ne comprennent d'où est parti l'incendie.
Ils sont très attachés à cette entreprise et sont très affectés par les critiques dont ils sont la cible. Ils craignent aussi pour leurs emplois. N'oublions pas que ce sont eux qui ont mis les fûts des produits les plus nocifs à l'écart du lieu du sinistre.
Les sénateurs ont également signifié qu'ils n'avaient aucun commentaire à faire sur Normandie Logistique et qu'une enquête était en cours. D'autre part, les documents demandés à la direction de Lubrizol ne sont pas encore en leur possession, il faudra encore un peu de temps pour répondre à un certain nombre de questions.
Le directeur de la Dréal Normandie auditionné par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la catastrophe de Lubrizol
Hier, mercredi 23 octobre, Patrick Berg, le directeur de la Dréal de Normandie (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) était entendu à son tour par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la catastrophe de Lubrizol.Patrick Berg a reproché à Normandie Logistique, l’entreprise voisine de Lubrizol, « une défaillance administrative ». Impossible pour l’heure d’en savoir plus sur la nature précise de ces infractions.
Lors de l'incendie du 26 septembre à Rouen, 4 252 tonnes de produits sont partie en fumée sur le site de Normandie Logistique. 1 691 tonnes étaient stockées pour le compte de Lubrizol.