Alors que la crise sanitaire met les soignants sous tension, la mobilisation ne faiblit au CHU de Rouen où la réorganisation des blocs opératoires installés dans un nouveau bâtiment, ne fait pas l'unanimité parmi le personnel de l'hôpital.
C'est un immeuble flambant neuf dédié à la chirurgie et mis en service en octobre dernier au CHU de Rouen, qui est au coeur de la polémique. Le bâtiment "Robec" regroupe sur trois niveaux 33 blocs opératoires, des équipements modernes et pointus qui feraient à priori rêver tout agent hospitalier. Depuis des mois pourtant ce nouvel équipement provoque des tensions au sein du personnel hospitalier, et une mobilisation qui ne faiblit pas. L'intersyndicale continue de pointer les dysfonctionnements des locaux, inadaptés selon elle à la pratique de la chirurgie.
Les couloirs sont encombrés et c'est très difficile d'y accéder, , on a peur parfois pour les patients. Si on avait des techniques réanimatoires à faire dans les couloirs, ce serait très difficile pour y accéder.
En novembre dernier, plusieurs agents avaient exercé leur droit de retrait et fait grève quelques semaines plus tard, pour dénoncer le manque de formation du personnel et un sous-effectif chronique. "Avec le Robec il y a eu une diminution des effectifs, une bonne quarantaine d'agents notamment des aide-soignants ont été supprimés, d'après Patricia Touret, représentante du personnel et secrétaire du CHSCT Charles-Nicolle, la demande de l'intersyndicale et surtout des agents qui nous représentons, c'est d'avoir des effectifs supplémentaires notamment des aide-soignants et des logisticiens d'étage".
Des doléances qui sont remontées jusqu'à l'Assemblée Nationale, où le député de Seine-Maritime Hubert Wulfrand s'est fait le porte-voix des soignants ce mardi 23 mars. Il a interpellé dans l'hémicycle Adrien Taquet, secrétaire d'état du ministre des solidarités et de la santé, qui lui a répondu que le CHU de Rouen avait immédiatement élaboré un plan d'action en collaboration avec les équipes concernées. Le sécrétaire d'état a rappelé que des mesures correctrices avaient été mises en oeuvre et présentées au CHSCT de novembre dernier. Ce plan s'accompagnait notamment de moyens supplémentaires, dont un renfort d'aide-soignants.
La direction du CHU confirme que ces actions ont effectivement été mises en place et que d'autres mesures sont en cours. Un nouveau CHSCT est prévu le 1er avril, l'occasion pour le personnel d'y voir plus clair.