Un CSE extraordinaire s'est tenu ce vendredi 2 juillet 2021. Une réunion pour avancer sur la reprise de l’usine UPM Chapelle-Darblay située à Grand-Couronne près de Rouen. Les anciens salariés se battent pour maintenir une usine de recyclage de papier.
Depuis juillet 2020, les 230 salariés de l’usine de papier journal recyclé UPM Chapelle-Darblay ont été licenciés. Trois syndicalistes se battent encore pour étudier avec le groupe UPM toutes les possibilités de reprise de leur usine. Avec le soutien de leurs anciens collègues, ils sont bien décidés à faire entendre leur voix. Ils sont convaincus qu’une solution industrielle orientée vers le papier est encore possible.
Ce vendredi 2 juillet, ils ont pu compter sur le soutien de personnalités politiques comme Philippe Martinez, Secrétaire général de la CGT, le député PCF de Seine-Maritime Hubert Wulfranc, le maire (PS) de Rouen Nicolas Mayer Rossignol et Julie Lesage maire (PS) de Grand-Couronne.
Les propositions de reprises
Le groupe UPM a proposé aux salariés l’offre de Samfi Invest. C'est celle-ci qu'ils veulent retenir. Cette société produirait sur le site de Grand-Couronne de l’hydrogène décarboné. Ce projet pourrait voir le jour dans 3 ou 4 ans. Une solution qui ne séduit pas les syndicalistes car selon eux Samfi Invest propose le même projet chez Vallourec à Déville-lès-Rouen. De plus, ce ne serait plus une production de papier journal 100 % recyclé en France. Cyril Briffaut délégué syndical CGT se dit déterminé : "on lâche rien depuis deux ans, on va pas commencer à lâcher maintenant parce qu'ils nous font une réunion. L'hydrogène, c'est une offre industrielle certes ! Il y en a 42 en ce moment en France. On se pose toujours la question des financements et de la faisabilité de l'hydrogène."
Il y a une très grosse offre papetière qui va arriver qui reprendrait l'entièreté du site. On retrouverait une Chapelle d'Harblay comme on l'a connue avant 2015.
Ce qui inquiète le plus les syndicalistes, c'est la menace du démantèlement qui plane sur l’usine de Grand-Couronne. Le député Wulfranc avait d’ailleurs interpellé le gouvernement à ce sujet en demandant un délai supplémentaire pour permettre au groupe d’étudier sérieusement ces offres de reprises :
Le gouvernement a encore la possibilité et doit s’opposer à cette session pour donner du temps aux acteurs qui croient dans l’avenir de ce site industriel exceptionnel en termes d’économie circulaire et de développement durable.
[communiqué du député Hubert Wulfranc] Un avenir papetier pour #ChapelleDArblay pic.twitter.com/iJxWKBNNcv
— PCF ROUEN (@rouenpcf) June 29, 2021
L’usine UPM Chapelle d’Harblay était la seule usine en France à produire du papier journal 100 % recyclé. Deux machines de recyclage et une chaudière biomasse sont toujours présentes sur le site. L'objectif désormais est de gagner du temps pour déposer une offre à la rentrée 2021. Il faudrait pour cela une implication forte du gouvernement. Certains élus de gauche demandent une nationalisation ponctuelle de l'usine pour le préserver en attendant un projet ferme de maintien de l'activité de recyclage.