Un millier de personnes a répondu à l'appel du comité national "la vérité pour Adama Traoré", manifestant calmement dans les rues de Rouen. Côte à côte dans le cortège, des personnes de tous âges et de toutes opinions, unies dans leur volonté d'en finir avec les violences policières.
"Nous pouvons réécrire l'histoire, nous pouvons changer la donne !"
C'est par ces mots que Miss Attona, une entrepreneuse rouennaise, a souhaité donner le ton de la manifestation de ce samedi 13 juin dans les rues de Rouen contre le racisme et les violences policières.
Le collectif "la vérité pour Adama" demande toujours la mise en examen des gendarmes impliqués dans la mort d'Adama Traoré le 19 juillet 2016 dans le Val d'Oise, après son interpellation musclée qui vira littéralement au cauchemar.
La vérité pour la paix
Dans le cortège rouennais, des jeunes gens non politisés cotoient les associations de défense des droits de l'homme. Tous demandent que la justice soit faite sur la mort du jeune homme.
Car il n'y a pas eu de reconstitution alors qu'il y a de nombreuses personnes impliquées, plusieurs lieux aussi et plusieurs versions des faits. Et toujours aucune mise en examen.
La ministre de la justice et le ministre de l'intérieur doivent aller fouiller et dire précisément ce qui s'est passé. C'est la seule chose que l'on demande, la famille Traoré et toutes les associations qui les soutiennent. Diana Amengol-Makarian, présidente de la Ligue des Droits de l'Homme à Rouen
Un reportage de S. Callier et O. Flavien à Rouen, avec Miss Attona, entrepreneuse rouennaise; Diana Amengol-Makarian, présidente de la Ligue des droits de l'homme à Rouen
Le droit à la sécurité
Dans le cortège aussi, cette jeune fille noire qui ne se sent en sécurité face aux policiers, ni sur un pied d'égalité avec une jeune fille blanche.
Je ne dis pas que toute la police est raciste, mais il y a beaucoup de racisme dans la police à cause du sort réservé aux personnes noires ou arabes....je me dis que je ne suis pas autant en sécurité qu'une personne blanche
Les forces de l'ordre étaient nombreuses pour encadrer la manifestation, et si quelques noms d'oiseaux ont fusé, aucun débordement n'est à déplorer.