Depuis janvier 2020, le centre de lutte contre le cancer Henri Becquerel propose à ses patients des plats pensés par le chef Olivier Da Silva et réalisés par les équipes de restauration de l’hôpital.
Au lendemain de son intervention, c’est avec un certain plaisir que Véronique voit arriver dans sa chambre son plateau repas. En un instant, le dressage du plat, les odeurs incitent à piquer la fourchette.
« Comme l’assiette est bien colorée, ça fait envie » explique Véronique. Et après avoir goûté : « C’est très bon, très frais. C’est très agréable après une intervention. Le plat a beaucoup de goût » ajoute la patiente, qui, passionnée de cuisine, nous raconte animer des cours dans une association.
Redonner l’envie aux patients
Le projet est né il y a plusieurs années déjà dans l’esprit des équipes du centre Henri Becquerel à Rouen : améliorer le service de restauration en conciliant qualité des produits et incidence des traitements sur les patients.
« Les traitements, la fatigue, l’anxiété engendrent souvent chez nos patients une perte d’appétit » explique Corinne Lemoine, infirmière. « Il peut aussi y avoir des pertes de goût ponctuelles après une opération ou lors d’une chimiothérapie ».
Proposer des plateaux équilibrés et colorés amène un peu d’enthousiasme. Nous voyons des sourires sur le visage des patients. Cela permet aussi de lancer des conversations qui sortent du contexte de l’hospitalisation. Ca va plus loin que les plats gastronomiques. C’est un peu d’évasion.
Un parternariat ODAS-ieux
Le centre Bequerel s’est tourné vers Olivier Da Silva, chef étoilé qui a ouvert son restaurant au pied de la Cathédrale de Rouen en 2013. S’en est suivi un travail collectif.
« Je suis d’abord venu prendre les contraintes des équipes de restauration au centre Becquerel » se souvient le restaurateur. « Nous avons échangé sur les intolérances alimentaires des patients, sur les modifications du goût et des ressentis pour proposer des menus adaptés.»
Pour le chef, c’est une aventure dont il est fier. Lui qui nous confie avoir vécu le cancer de proches. Touché par ce projet, il est aujourd’hui heureux « d’apporter un peu de fraîcheur et de réconfort » aux malades, qui dégustent ses petits plats.
Une source de motivation
Aux côtés d’Olivier Da Silva dans cette aventure, les 13 employés du service de restauration de Becquerel. Ils s'appliquent à réaliser et à dresser les plats locaux et raffinés, imaginés par le chef étoilé.
Pour Antonio Stracquadaino, chef de production, « non seulement on a la satisfaction d’ apporter du réconfort aux patients, mais pour nous c’est aussi un challenge. Nous redécouvrons notre métier. C’est une source de motivation supplémentaire »
Pour l’heure, ces plateaux repas sont proposés uniquement aux patients hospitalisés en ambulatoire. Les menus sont renouvelés tous les trois mois.