Le collectif des "Jardins joyeux" de Rouen (Seine-Maritime) mobilisé pendant plusieurs mois, a finalement obtenu gain de cause dans sa lutte contre le béton et pour la renaturation.
La manifestation a traversé les rues du centre-ville de Rouen l'après-midi du samedi 17 septembre 2022. Plus de 300 personnes ont défilé à l'appel du collectif des "Jardins joyeux" pour une manifestation nationale contre l'artificialisation des terres.
Parmi les manifestants : Jean-Michel Bérégovoy, adjoint au maire de Rouen en charge de la coordination des outils de la démocratie participative, de la politique de proximité et de l’économie sociale et solidaire. Comme les membres du collectif des "Jardins joyeux", il avait pris position contre un projet immobilier en centre-ville de Rouen.
Un ancien couvent, l'ancien foyer Sainte-Marie, situé rue de Joyeuse dans le quartier Saint-Nicaise (entre l'hôtel de ville et la place du Boulingrin) a été vendu en 2017. Un promoteur immobilier a décidé sa transformation en un grand projet de prestige de 150 logements neufs dont la construction implique la démolition d'une partie d'une partie du bâti existant et la destruction d'un grand jardin.
Opposés à ce projet, un collectif du nom de "Jardins Joyeux" avait occupé les lieux en juin 2021 pour réclamer la sauvegarde des 4000 m2 de jardin menacés.
Après des mois de lutte (et une expulsion par les forces de l'ordre) les défenseurs de "la dignité, de la nature et de la préservation du vivant" ont, lors de leur défilé dans les rues de Rouen, annoncé une bonne nouvelle. Une victoire face au promoteur immobilier, comme l'a expliqué Mickaël Helot, membre du collectif des Jardins joyeux, à notre journaliste Karima Saïdi :
"Cedelka recule ! Il y a encore des bâtiments, du béton qui va être coulé, mais on va dire que l'essentiel est sauvé, c’est-à-dire les jardins. Et on aura à la place d'une barre d'immeuble, des potagers."
Un jardin public et un jardin partagé
Comme le précise sur Facebook Jean-Michel Bérégovoy, en parallèle de la mobilisation des militants du collectif des "Jardins Joyeux", un "long travail de conviction" a été mené au sein du conseil municipal pour empêcher la destruction des jardins :
"Après un travail acharné avec les différents acteurs, avec Fatima EL Khili, [maire adjointe de Rouen en charge de l'urbanisme et du patrimoine bâti] nous avons porté auprès du maire Nicolas Mayer-Rossignol un projet alternatif qu'il a soutenu et proposé au prometteur Cedelka."
"Un accord a finalement été trouvé qui a abouti à la préservation des jardins, objectif des écologistes, des membres de l'association des J.J. et de très nombreux citoyens et riverains. Désormais, il nous convient de signer le protocole d'accord. Puis commencera pour nous un travail participatif pour créer un jardin partagé et un jardin public sur cet espace désormais préservé et qui renforcera notre projet de végétalisation et d'adaptation de notre territoire communal. Ce combat de plusieurs mois a été fécond et désormais ce dont les jardins qui seront fécondés."
Un autre projet immobilier, situé sur la rive gauche de Rouen, près du jardin des plantes, fait lui aussi, sous le nom de "Sauvons le 40" ,l'objet d'une mobilisation contre sa réalisation.