A Rouen, depuis plusieurs années, l’association Arami s’occupe de l’inhumation des personnes décédées dans la solitude. En ce jour de Toussaint, près d’une centaine de défunts ont été mis à l’honneur au « jardin de la mémoire ».
La pluie avait cessé ce matin de Toussaint et le soleil accompagnait les membres de l’association Arami pour rendre un dernier hommage aux personnes mortes en 2020 ou 2021. Tous ces défunts ont un triste point commun : ils sont morts seuls et parfois dans la rue. Souvent marginalisés ou abandonnés de la société, ces laissés-pour-compte reposent désormais en paix dans le « jardin de la mémoire », une parcelle mise à disposition par la ville de Rouen. Récemment les 468 croix ou piquets en bois ont été remplacés par des blocs de granite avec une plaque nominative.
Au fil des mois, les membres de l’association ont organisé leurs obsèques pour qu’ils partent dignement. La présidente de l’association tient à ce que leur dernier voyage leur ressemble :
On dit un hommage pour tout le monde, quand on sait peu de choses sur le défunt on dit un poème. Quand on sait qu’ils sont croyants, on dit un petit moment de prière. Je trouve que c’est important d’être là pour ne pas les laisser tomber dans un trou et puis s’en aller comme ça.
Cette femme est bien connue du monde associatif de Rouen. Elle œuvre également pour les plus démunis au sein de l’Autobus et du Secours catholique.
L’association Arami est, pour la plupart des cas, contactée par l’hôpital Charles Nicolle. Elle cherche ensuite les proches des personnes décédées. Tous ont constaté que la crise sanitaire liée au Covid a intensifié l’isolement social en particulier auprès des personnes âgées et aux faibles revenus.