Arnaud Anfray est un quadragénaire atteint de trisomie 21 qui vit encore avec sa mère, en Seine-Maritime. Cette femme nous raconte leur quotidien, émaillé de difficultés, de joies, mais aussi d'espoir.
Il y a 40 ans, à son retour de la maternité, Monique découvrait d'elle-même que l'enfant qu'elle venait de mettre au monde était différent des autres. Personne ne le lui avait dit.
La première nuit en rentrant chez moi, j'ouvre son carnet de santé. Là, je découvre : "faciès mongoloïde"... J'ai compris tout de suite. J'ai pleuré. Le Corps médical ne me l'avait pas dit... Peut-être que parce qu'à cette époque là : on le cachait.
Après la stupeur et le temps de l'acceptation les parents et la sœur d'Arnaud ont dû affronter les regards et les préjugés. Se battre aussi contre les commentaires malveillants. De son côté, Arnaud ne se renferme pas. Bien au contraire. Malgré des difficultés à s'exprimer, c'est auprès des autres qu'il s'épanouit.
Arnaud va vers les gens. Dès l'instant qu'il a du monde autour de lui, il est heureux. Moi aussi car je vois qu'il n 'est pas repoussé.
Chaque année Arnaud apprend et progresse. Sa passion du moment : c'est la cuisine. Il est fier de montrer ses capacités derrière les fourneaux. Pourtant, sa mère toujours bienveillante avoue avoir des difficultés à laisser son fils totalement autonome. Elle ne l'imagine pas encore quitter le nid.
Je ne me pense pas capable de le faire. J'aurais trop peur.
Pour Arnaud aussi. Quitter sa mère serait difficle. Mais d'un sourire sincère et plein d'espoir, il affirme qu'il voudrait essayer... Pour accomplir son rêve : travailler un jour dans la restauration.