Une rentrée 2022 plus chère pour les étudiants de Rouen

La fédération des étudiants de Rouen a publié son cinquième "indicateur du coût de la rentrée de l'année 2022". Frais de vie courante et frais de rentrée sont en hausse.

La FEDER (fédération des étudiants rouennais) alerte : la rentrée 2022 va coûter plus cher avec "une augmentation significative et alarmante des dépenses nécessaires au début d’une année universitaire". Selon la fédération, "des contraintes financières de plus en plus lourdes pèsent sur les étudiants accentuant les inégalités et de ce fait les chances de réussite des plus démunis de cette population."

Un outil pour savoir combien coûte la rentrée étudiante

Première organisation représentative des étudiants de Rouen avec 22 associations, la FEDER publie depuis 5 ans une mesure de ce que coûte la rentrée avec un "indicateur" qui est réalisé en faisant la somme des frais de vie courante et des frais spécifiques de rentrée calculés pour le mois de septembre avec une moyenne des coûts estimés selon les villes du territoire de l'université de Rouen Normandie. L'indicateur global est réalisé pour un étudiant de 20 ans, non boursier, en licence à l’université, sans double cursus et ne résidant plus au domicile familial.

Une rentrée 2022 plus chère

Publié le 16 août, l'indicateur de la FEDER révèle que le coût de la rentrée étudiante est de 2 353 euros, soit une  augmentation de 4,83 %

Au-delà de ce chiffre global, l'étude a porté sur deux postes importants de dépenses : les frais de rentrée et la vie courante.

+ 4% pour les frais de rentrée

Tendance encore à la hausse en 2022 pour les frais de rentrée, notamment en raison de l'augmentation du matériel pédagogique qui passe de 262,97 à 304,58 euros.

Ce poste de dépense comprend aussi les droits d'inscription en licence (170 euros), la complémentaire santé (306,60 euros), l'assurance logement (73 euros), les frais d'agence (220 euros) et la Contribution Vie Étudiante et de Campus (95 euros). Cette CVEC (encore méconnue de nombreux étudiants) est collectée par le CROUS et payée par l’ensemble du public étudiant et sert à favoriser l’accueil et l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des étudiants. La FEDER indique que cette contribution créée en 2018 à hauteur de 90€ est indexée sur l’inflation et son montant augmente donc une nouvelle fois…

+ 5,6% pour les frais de la vie courante

Ce poste de dépense est aussi en hausse notamment avec une hausse du coût des transports de 22%, passant de 131,69 à 160,73 euros. Les autres dépenses comprennent le loyer (471,14 euros), la téléphonie et l'accès à Internet (53,32 euros), les consommables (356,10 euros), les repas en restaurant universitaire (66 euros) et les loisirs (76,40 euros).

Selon la FEDER, le logement reste le premier poste de dépense d'un étudiant (la moitié du budget mensuel) avec une augmentation de + 2,95% en un an à Rouen, de + 6,78% à Evreux et de + 6,53% à Elbeuf.

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A la mi-août 2022 les étudiants recherchent un logement. Et ce n'est pas évident ! Exemple à Rouen où les appartements disponibles à Rouen valent de l'or dans la mesure où ils sont de moins en moins nombreux. Les étudiants ont plusieurs choix, résidence étudiante, chambre universitaire. ©France Télévisions

Des revendications

Se présentant comme "apartisane", la fédération des étudiants rouennais est la première organisation étudiante dans les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime (sauf Le Havre) en représentant près de 45.000 étudiants.

Engagée contre les discriminations et l'exclusion, la FEDER mène de nombreuses actions. En 2021, elle a ouvert une épicerie sociale et solidaire sur le campus de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) dans le but de lutter contre la précarité alimentaire des étudiants.

A la mi-août 2022, en complément de son indicateur du coût de la rentrée étudiante, la FEDER a publié une liste de revendications (lire plus bas) pour améliorer la vie quotidienne des étudiants.

"Il y a des initiatives qui sont mises en place, comme l'épicerie solidaire, mais ces initiatives doivent être soutenues et aidées par les institutionnels car des étudiants donnent de leur temps bénévolement et cela ne sera pas viable sur le long terme."

Justine Grémont, présidente de la FEDER

Pour Justine Grémont, présidente de la FEDER, les étudiants ne connaissent pas les aides auxquelles ils ont droit comme elle l'a expliqué à notre journaliste Quentin Bral : "Nous défendons la mise en place d'une plate-forme unique pour les aides sociales car on se rend compte qu'il y a énormément  d'étudiants qui sont en situation de précarité et qu'il y a plein d'aides qu'ils n'ont pas, parce qu'ils ne les ont pas demandées, parce qu'ils ne les connaissent pas."

Parmi les pistes d'amélioration, la FEDER réclame la création d’un Observatoire Territorial du Logement Étudiant pour une concertation et une prise de décisions efficaces des acteurs concernés pour améliorer le logement étudiant.

Elle demande aussi que l'on continue d’améliorer la qualité de vie en résidence CROUS par la rénovation des logements les plus anciens.

Concernant les transports, la FEDER demande une réduction des prix de l’abonnement Réseau Astuce pour les jeunes et une meilleure accessibilité et sécurisation des mobilités douces.

Quant aux frais de scolarité, les revendications portent sur le maintien de l'exonération partielle des frais d'inscription des étudiants extra-communautaires et surtout sur "la suppression des frais d’inscription supplémentaires et illégaux des étudiants en kinésithérapie, en ergothérapie et en soins infirmiers".

Car selon la FEDER, en plus des frais d’inscription universitaire demandés, plusieurs filières de santé nécessitent de devoir s’acquitter de frais supplémentaires, ce qui est illégal. La fédération étudiante cite l'exemple de la filière masso-kinésothérapie, qui demande de payer 4700 euros pour pouvoir accéder à cette formation, pourtant publique. Autre exemple, celui de la filière de sciences infirmières qui demande d’acheter en début d’année du matériel de stage obligatoire comme des tenues professionnelles…

Ces filières nécessitant beaucoup de stages, la FEDER explique que "les étudiants concernés ne peuvent pas forcément cumuler avec un job étudiant, de plus ces nombreux stages, souvent éloignés de notre territoire, sont pour beaucoup des filières non rémunérées, ou sans aides financières pour le logement ou le déplacement".

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